Un bilan de santé positif

ENVIRONNEMENT. L’état de santé du lac St-Louis s’est beaucoup amélioré au cours des 10 dernières années. Malgré ce pronostic, le malade a encore grandement besoin de soins selon Sylvain Hénault, superviseur à l’environnement pour Ville La Tuque.

«Les actions qui ont été posées au fil des ans pour redonner une santé au lac St-Louis ont été profitables. Elles ont été posées au bon moment», estime le superviseur. Il semblerait que les travaux de renaturalisation faits en 1990, et de 2010 à 2013 auront atteint leurs buts. La plus importante action aura été le retrait du muret de béton.

«La barbotte brune a été éliminée et on a vu une augmentation de l’oxygène dissout qui est passé de 3,4 à 6,5 mg/l», explique M. Hénault. «On a enregistré une réduction considérable de la concentration en phosphore, soit 25 fois moins. Le pH de l’eau est passé de 9,4 à 7,0 et on a remarqué une augmentation de la transparence de l’eau». L’apport en eau brute du lac Wayagamac garantit un taux d’échange de 14 jours.

Malheureusement, le taux de phosphore est encore 10 fois trop élevé et se maintient dans le temps. «La possibilité d’éclosion de cyanobactéries est toujours présente, mais nous ferons tout en notre pouvoir pour la diminuer», précise-t-il. Le remplacement des conduites du réseau d’égouts du secteur est commencé et représenterait un net avantage, car de vieilles conduites présentent des fuites. Une des contraintes à sa bonne santé se situe au niveau de sa situation. Comme le lac est dans une cuvette, l’écoulement de l’eau de pluie draine avec elle des engrais et particules polluantes des alentours vers le lac.

Depuis quelques années, on assiste à l’apparition de lentilles d’eau. «C’est apporté par les oiseaux migrateurs. Les lentilles entrent en compétition avec les cyanobactéries et elles sont non toxiques. Elles servent de nourriture à la faune ailée et si elles deviennent trop envahissantes et recouvrent le lac, il y possibilité de les récolter et d’en faire du compost», poursuit-il. «Les végétaux qui seront plantés contribueront à réduire le taux de phosphore, à limiter le réchauffement de l’eau, serviront de filtre face aux contaminants et amélioreront la biodiversité», soutient-il.

Finalement, le bilan de santé du lac est plutôt encourageant, mais comme pour un grand malade, la convalescence sera toutefois longue.