Trois ans en Malaisie: une famille latuquoise raconte son expérience

Par Camille Bouchard

EXPÉRIENCE. Afin de vivre l’expérience du travail à l’étranger, Rémi Poulin, sa femme Sonia Boisvert et leur fils Gabriel se sont expatriés en Malaisie pour une période de trois ans. Aujourd’hui de retour, cette famille originaire de La Tuque revivrait sans hésiter cette «folle aventure».

Juillet 2013 marque le grand départ vers l’inconnu pour les trois Québécois. Quelques mois plus tôt, Rémi Poulin s’est vu offrir un important contrat en Malaisie pour la compagnie canadienne en démarrage d’équipement, Projet 6, spécialisée en importation et en exportation de minerai. C’est à la suite de cette offre que le couple a décidé de se lancer dans le vide et de partir à l’étranger.

Selon eux, quitter leurs proches est sans aucun doute la plus grande difficulté qu’ils ont dû relever au cours de leur périple. «Partir loin de ma famille et de mes amis a été un dur coup pour ma femme et moi, puisque nous sommes très près d’eux», indique Rémi Poulin. Pour sa part, Sonia a dû abandonner son emploi qu’elle adorait afin de suivre son mari. Des sacrifices qui ont toutefois valu la peine selon le tandem.

Un milieu très différent

Dès leur arrivée, la famille ressent un important choc culturel. «C’était très dépaysant comme nouveau mode de vie. La Malaisie est un pays majoritairement musulman où la prière est pratiquée cinq fois par jour. Chaque matin, très tôt, nous nous faisions réveiller par le bruit extérieur lors de l’appel à la prière», explique Sonia Boisvert.

Plusieurs autres rituels font partie de la vie quotidienne auxquelles les trois membres ont dû s’habituer. La cérémonie entourant la mort d’un défunt les a particulièrement marqués. «Peu de temps après notre arrivée en Malaisie, nous avons assisté à un événement plutôt impressionnant alors qu’un cortège funéraire a passé devant notre maison, tenant le mort au-dessus de leur tête et l’amenant jusqu’au cimetière. C’est une chose que nous n’aurions jamais vue au Québec », continue-t-elle.

S’accommodant facilement aux différentes coutumes, il en est tout autre pour leur nouvel environnement. «La Malaisie est en retard de 30 ans en ce qui concerne la sensibilisation à l’environnement. Il n’y a pas de poubelles à l’extérieur, les déchets sont jetés par terre et la mer est polluée. Il reste encore beaucoup de travail à faire.»

Le manque de sécurité routière représente également un véritable problème selon le couple qui estime que la surveillance peu accrue des policiers ainsi que le manque de signalisation en serait possiblement la cause.

Ils soulignent toutefois plusieurs avantages de leur pays d’adoption tels que la chaleur tropicale annuelle et le coût de la vie très bas dont ils ont pu profiter. Ils retiennent également l’accueil chaleureux des Malaisiens, l’importance que ceux-ci accordent à leur famille ainsi que leur rythme de vie beaucoup moins effréné. Le couple compte bien préserver ce bagage culturel dans leur quotidien en sol québécois. «L’immersion s’est faite très rapidement pour nous grâce à la générosité des Malaisiens qui nous ont accueillis à bras ouverts. Ils conservent une mentalité très différente de la nôtre, beaucoup plus axée sur la famille que le travail», affirme Rémi Poulin.

Maintenant de retour depuis quelques semaines, plusieurs projets attendent à présent la petite famille qui compte se bâtir une maison à Saint-Boniface. «La principale raison de ce choix est que notre fils Gabriel entamera une première année à l’école privée Vision située à Pointe-du-Lac. Il pourra donc continuer à perfectionner son anglais et son mandarin », termine fièrement la jeune mère.