Toujours actif sur les verts à 97 ans

Fernand Filion a encore bon pied bon œil. Parlez-en aux gens avec lesquels il partage le plaisir d’une partie de golf, au club de La Tuque, dont il est membre depuis plusieurs années.

« C’est ma raison d’être là. Sortir de la maison, prendre l’air et voir du monde. C’est ça qui me permet de rester jeune ou peut-être de rallonger ma vie », fait-il valoir.

On pose habituellement la question à des centenaires, mais on peut bien se la permettre dans le cas de M. Fillon. Il n’a pas nécessairement la recette de la longévité, mais il l’attribue au soutien qu’il a des membres de sa famille, en particulier de ses enfants. « Chacun fait quelque chose de différent, mais tellement appréciable »

Homme au tempérament agréable, il relie aussi sa vigueur aux sports qu’il pratique toujours : le golf et, dans sa maison, le vélo et les quilles ainsi qu’à la santé qu’il possède toujours. Les amis, les contacts sociaux sont primordiaux pour M. Fillion. Bien s’alimenter aussi. « Tout ça ensemble, ça me permet d’aimer la vie encore », avoue celui qui a joué aux quilles pendant une quarantaine d’années, notamment à l’ancienne salle paroissiale. Son jardin le tient occupé, aussi.

Homme de son temps, M. Filion a bougé toute sa vie. Ce n’est pas à 97 ans qu’il va arrêter : « Je fais souvent une blague, mais c’est un peu vrai. Je dis souvent que j’ai un livre, à la page 22, 2e colonne en bas, c’est écrit : ne reste pas à rien faire. Il y a du vrai là-dedans ».

Bonne humeur contagieuse

Sa bonne humeur était confirmée par plusieurs golfeurs, lors du passage de L’Écho au Club de golf. « Parfois, je fais de petites blagues, en faisant attention pour ne pas blesser certaines gens, mais le monde a besoin de ça, de rire et pouvoir relâcher, surtout par les temps qui courent ».

Contracteur à son compte, ce menuisier charpentier a travaillé une vingtaine d’années pour les commissions scolaires comme ouvrier d’entretien spécialisé et une dizaine d’années à l’aéroport municipal comme opérateur d’équipement. « J’ai aimé ce que j’ai fait. Quand on aime ce qu’on fait, dans les sports, dans le travail, on met les chances de notre bord », note-t-il.

Il n’a jamais pris une goutte d’alcool de toute sa vie : « Je n’en pâtis pas, je n’en parle pas mal, je n’en connais pas les conséquences. Je sais que c’est fait pour le monde, mais ce n’est pas obligatoire. J’ai  cessé de fumer il y a 30 ans ».

Chaque jour de beau temps, il se rend au club de golf et joue avec les gens qu’il rencontre. Même qu’il a un passe-droit pour aller rejoindre des amis sur le terrain avec sa voiturette, s’il ne peut pas partir au premier trou.

Dans sa voiturette, Théo l’accompagne, beau temps mauvais temps. Le toutou n’est pas jasant. « Mais ça fait mon affaire, parce que j’ai de sérieux problèmes avec mes oreilles », rigole le gentil golfeur, qui, la semaine dernière, en était à son soixantième parcours.

À l’intérieur du club, on voit une photo datant de 2002 où on voit M. Filion avec un compagnon golfeur alors âgé de 96 ans, Norman Martinson, avec qui il partage assurément le titre de joueur le plus âgé à avoir parcouru les verts du Club de golf.

-Vous savez que vous allez avoir cent ans dans trois ans ?

Il se met à rire.

-On ne connaît pas l’avenir. On le souhaite, pour le bon côté de la médaille, mais on ne sait pas. Mais je vais peut-être être bon encore pour faire un petit bout.

N’empêche. L’Écho lui a déjà donné rendez-vous pour un autre reportage, quand viendra le temps de souligner son centième anniversaire.

« La vie a des bons côtés et des moins bons. Il faut savoir accepter ce qui se présente », offre-t-il en guise de conclusion.