Tarifs douaniers: inquiétudes pour le monde forestier

LA TUQUE.  Le Service de développement économique et forestier (SDÉF) de Ville de La Tuque s’est mis en action depuis lundi dernier avec la menace du président des États-Unis Donald Trump d’imposer des tarifs douaniers de 25% pour le Canada. Plusieurs entreprises nagent dans l’incertitude, si bien que le directeur Tommy Déziel et son équipe prennent les devants pour dresser une liste des entreprises qui pourraient être impactées.

« On s’est mis en action dès lundi dernier avec une rencontre de l’administration municipale. C’est préoccupant, mais pour le moment il faut voir comment le dossier évoluera. On pourrait se faire 62 scénarios, mais c’est difficile puisqu’on n’a tellement peu d’information », indique Tommy Déziel.

Avec le sursis de 30 jours alloué par le président Trump, le problème n’est que repoussé pour le directeur économique. « Comment ça sera appliqué si c’est appliqué? On ne le sait pas. Il y a des exportateurs et les importateurs. Il faudra aussi voir la réponse du gouvernement canadien. Pour l’instant, il faut rester près de nos entreprises pour connaître leurs enjeux. C’est difficile pour l’instant de cibler des actions précises », ajoute-t-il. 

M. Déziel n’ose pas avancer de chiffre sur le nombre d’entreprises qui pourraient avoir des impacts sur le territoire latuquois si les tarifs douaniers sont appliqués. Mais assurément, le secteur forestier pourrait subir des contrecoups importants. 

D’ici les prochains jours, la SDÉF poursuivra son travail sur le terrain pour avoir le plus d’informations possible provenant des entreprises. « Il faut se préparer à ce que les tarifs entrent en vigueur d’ici trois semaines, même si on ne le souhaite pas. »

L’Alliance forêt boréale inquiète de la suite

L’Alliance forêt boréale  (AFB) qui regroupe différentes régions forestières dont La Tuque fait partie est inquiète pour la suite des choses et demande au gouvernement du Québec d’agir promptement en accélérant le déploiement de la politique d’intégration du bois dans la construction 2021-2026.

L’AFB est très inquiète pour l’industrie du bois d’oeuvre devant l’incertitude qui plane à propos de l’imposition de droits de douane de 25% sur les produits canadiens par le président des États-Unis, Donald Trump. Pour atténuer cette éventualité, elle demande une obligation gouvernementale d’utiliser un minimum de 50% de bois dans les constructions commerciales et institutionnelles. 

« Cette guerre commerciale lancée par le président américain place nos communautés forestières dans une grande incertitude. Nous pensons, comme le Conseil de l’industrie forestière, qu’il faut accroître substantiellement l’utilisation de notre bois dans nos constructions. Le gouvernement doit poser un geste concret en ce sens », souligne Yanick Baillargeon, président d’AFB.