Steven Guilbeault: l’homme au cœur vert
ENVIRONNEMENT. Steven Guilbeault était de passage dernièrement en Mauricie dans le cadre d’une tournée provinciale et TC Media a profité de l’occasion pour rencontrer le Latuquois. Plusieurs sujets ont été discutés dont la biomasse, un incontournable pour le Haut-St-Maurice.
Un des sujets qui intéresse grandement le cofondateur d’Équiterre est la biomasse. D’ailleurs, l’efficacité énergétique est l’un des chevaux de bataille de l’organisme. Rappelons que la biomasse est constituée de résidus forestiers qui sont transformés en énergie par combustion.
« Pour la région forestière que nous avons, la biomasse est un mariage naturel. Mais le dossier n’avance pas rapidement en raison de tout le débat concernant les surplus énergétiques. Avec la révolution des gaz de schiste, c’était une tempête parfaite pour avoir encore un ralentissement économique. D’un côté, Équiterre propose d’exporter l’électricité vers l’Ontario pour la vendre à un meilleur prix, et ça permettrait aux Ontariens d’avoir de l’électricité à prix moindre que celle produite par leurs usines nucléaires. D’ailleurs, des réfections importantes doivent être envisagées, encore plus que pour la centrale de Gentilly. On doit exploiter au maximum l’énergie non polluante comme les éoliennes ou la biomasse. Les gouvernements doivent supporter les secteurs émergents au même type qu’Hydro-Québec a été supportée à l’époque. Une somme de 1,3 milliard de dollars a été consentie aux pétrolières au Canada! Est-ce qu’on peut arrêter de donner de l’argent aux pétrolières et se tourner vers d’autres types d’énergie? »
La Tuque et le Québec
Steven Guilbeault est toujours très attaché à sa ville natale. D’ailleurs, il séjourne pendant environ un mois à La Tuque sur une période d’un an. « Je prends toujours du temps pour aller voir ma famille, que ce soit à Noël, à Pâques, ou pendant les vacances estivales. Je trouve que la ville a embelli. Au centre-ville les trottoirs sont plus larges avec les terrasses. La Tuque s’inscrit dans l’évolution des mentalités. Je suis très attaché à ma ville. »
Celui qui se définit lui-même comme étant un « optimiste réaliste", confirme que les Québécois ont la fibre environnementale développée comparativement à différentes sociétés dans le monde. « Il existe une grande sensibilité environnementale au Québec. Par exemple lors du Jour de la terre il y a deux ans, on retrouvait plus de 300 000 personnes pour une manifestation. C’était du jamais vu! Lors du sommet de Copenhague en 2009, une grande manifestation environnementale a attiré plus de 100 000 personnes. Dernièrement à Washington, une des plus grandes manifestations aux États-Unis a réuni de 40 000 à 50 000 personnes. Il y a beaucoup d’exemples comme ceux-là. »
On tourne la SWITCH
Le cofondateur d’Équiterre réalise présentement une tournée en province en compagnie de Denis Leclerc, président et chef de la direction d’Écotech. L’alliance pour une économie verte au Québec (SWITCH) a été créée il y a un an et demi. « C’est la chose la plus intéressante que m’est arrivé, commente le Latuquois. Il s’agit d’une alliance de gens du monde de la finance, de la technologie, de groupes écologiques, de syndicats… Nous voulons travailler ensemble pour faciliter le virage pour l’économie verte. C’est très constructif et très plaisant parce que nous sommes à bâtir quelque chose en travaillant ensemble. C’est le fun de voir tout ce qui se fait au Québec pour bâtir un monde plus vert. Plus on va faire connaître ce secteur, plus le virage sera pris rapidement. On va revenir, une fois que la tournée au Québec sera terminée, pour apporter des propositions concrètes pour aider les gens de la région et des autres régions. On pense qu’on peut jouer un rôle de facilitateur parce qu’on est déjà un bel exemple de concertation. »