Six cancers de plus reconnus comme maladies professionnelles pour les pompiers
RÉGION. Le ministre du Travail, Jean Boulet, a annoncé l’ajout de six cancers à la liste des maladies professionnelles oncologiques reconnues par la CNESST pour les pompiers et pompières, ce qui facilitera et accélérera les réclamations des travailleurs et travailleuses touchés.
« C’est une triste réalité humaine, sociale, professionnelle, qui affecte aussi les proches et les familles souligne le ministre du Travail, député de Trois-Rivières et ministre responsable des régions de la Mauricie, de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec, Jean Boulet. Ces personnes sont confrontées à des démarches pour obtenir des indemnités ou des compensations et il y a du stress associé à ça, des inquiétudes, des soucis financiers. Il faut mieux les soutenir. Dans le cadre de leur travail, il y a des substances toxiques auxquelles ils et elles sont exposés. Il faut penser aussi aux matières dangereuses qui se déposent sur leurs habits de combat, les risques d’inhalation, les contacts cutanés. Il y a aussi des cancers qui découlent d’une exposition à des substances nocives. »
Une première liste de dix cancers reconnus avait été établie en 2021. Les six qui s’ajoutent sont le cancer du cerveau, le cancer colorectal, la leucémie, le cancer de l’œsophage, le cancer du sein et le cancer testiculaire.
« On en avait déjà dix, on en rajoute six. On assure une meilleure cohésion pancanadienne et de façon bien simple, ça dispense les pompières et pompiers de faire une preuve de la relation entre le cancer et leur travail. C’est énorme. Ça accélère le processus, ça permet une indemnisation beaucoup plus rapide. C’est un grand bénéfice pour les personnes atteintes de ces cancers-là: tranquillité d’esprit, simplification, uniformisation. Je pense que ces 16 cancers-là couvrent bien la réalité actuelle. »
Environ une dizaine de millions de dollars seront consacrés à cette mesure au cours des cinq prochaines années.
« On anticipe que pour ces six cancers-là, il y aura 50 réclamations, peut-être plus, au Québec. Pour les trois premières années d’implantation, c’est l’équivalent de 7,5 millions de dollars. Pour les années subséquentes, c’est à peu près l’équivalent de 1,5 million par année. Il y a aussi beaucoup de sous-réclamations, donc on ne peut pas estimer de façon précise le nombre de personnes qui vont en bénéficier, mais il y en a pour qui le cancer a été diagnostiqué et qui n’ont pas déjà présenté une réclamation à la CNESST. Ils vont pouvoir faire une réclamation et bénéficier de la présomption de fait. »
Le vice-président de l’Association des pompiers de Montréal, Richard Lafortune, a parlé d’une victoire même si des gains restent à faire en comparaison avec d’autres provinces canadiennes comme l’Alberta, la Saskatchewan et l’Ontario.
« L’Association se bat avec acharnement depuis plus d’une décennie pour obtenir la reconnaissance de ces maladies par présomption. Au départ à zéro, aujourd’hui vous permettez l’ajout de six d’entre elles à celles déjà consenties en 2021, ce qui nous amène à un total qui nous permet de mieux manœuvrer dans les rouages administratifs. Nous sommes toujours derrière certaines provinces, certains territoires, mais vous nous avez permis de faire des pas de géant dernièrement. Du travail reste à faire. Nous sommes confiants que vous serez à nos côtés. Nous disons merci pour cette grande journée qui nous place peut-être pas en tête de peloton, mais non pas à la traine, comme nous l’étions. »
« On est pas mal dans la moyenne pancanadienne, mais je ne suis pas satisfait de ça. Il faut aller plus loin. C’est pour ça qu’on a formé un comité scientifique parce qu’il faut faire évoluer le nombre de maladies professionnelles présumées qui sont dans notre règlement, convient le ministre Boulet. Il ne faut pas s’arrêter à ces 16 cancers-là. Il faut continuer d’être à l’appui de la littérature scientifique, des expertises médicales. Il faut s’assurer qu’au Québec, on assure une protection humaine, un filet financier pour nos personnes qui nous protègent tous et toutes. »
Le chef de division des opérations du Service incendie de la Ville de Trois-Rivières, Carl Boulianne, représentant l’Association des chefs en sécurité incendie du Québec, salue les avancées annoncées aujourd’hui.
« Pour les pompiers de Trois-Rivières, mais pour la totalité des pompiers, des annonces comme ça, ça vient faciliter les réclamations, ça vient enlever une pression importante, parce qu’on le sait, quand on est malade, on ne veut pas avoir à s’occuper d’autre chose que notre santé. On applaudit ce qui est fait par le gouvernement. C’est un bon pas dans la bonne direction. J’ai senti une sensibilité du ministre Boulet à prendre les choses en main et à s’assurer qu’on continue d’avancer. C’est un beau travail scientifique, un beau travail de recherche. À partir du moment où le ministre nous donne la certitude qu’il travaille sur le dossier, c’est super encourageant. »