Serge Mathieu a pris Canards Illimités sous son aile

IMPLICATION. Les noms de Serge Mathieu et de Canards Illimités Canada (CIC) sont indissociables à La Tuque. Pour cause : il y a 25 ans que lui et sa famille sont associés à cette cause capitale pour l’environnement. Aussi, les dirigeants de CIC lui ont accordé le prestigieux titre de bénévole de l’année pour le Québec, récemment. Le bénévole était fier de recevoir cet hommage, mais le partage tout de suite avec ceux et celles qui lui ont donné un coup de pouce à travers les années. C’est en 1976, alors qu’il est à peine un adolescent, qu’il entend parler pour la première fois de CIC. L’identification visuelle du mouvement l’avait attiré, parce qu’elle est très simple avec une tête de canard. Ce grand amateur de plein air et ardent protecteur de l’environnement ne le savait pas encore, mais il avait trouvé sa cause. Plus tard, lui et son épouse, Sylvie Saint-Laurent, enseignaient au Nouveau-Brunswick et commencent à nouer des liens avec Canards Illimités. Ne figurant pas dans l’organisation à cette époque, il se rendait parfois à des souper bénéfice. Une fois arrivé à La Tuque, il y a 25 ans, Serge Mathieu prends Canards sous son aile. Avec plusieurs bénévoles, il commence à mettre sur pied des souper pour l’organisme. Des bénévoles lui donne un coup de pouce dont Yves Girard, décédé en 2013. «Yves avait un réseau de contacts qui vraiment a favorisé l’essor de CIC à La Tuque. Il croyait beaucoup à la cause de la préservation des milieux humides», se remémore M. Mathieu. Il faut savoir que Marc Demers avait fondé le chapitre local avec Yves Girard, Claude Lessard et Serge Mathieu. Ensemble, ils avaient mis sur pied le premier souper bénéfice. Daniel Bourassa a longtemps agi comme animateur et encanteur. M. Demers a été le président du chapitre local les deux premières années pour ensuite céder sa place à Yves Girard. Les membres de la famille Mathieu n’ont pas eu le choix d’embarquer dans la cause. Même les enfants, tout jeunes, faisaient partie de ce qu’il appelle «l’équipe de choc» qui se rendait offrir un coup de pouce aux autres organisations de Canards Illimités, dans leurs événements bénéfices. « Quand mes enfants étaient plus jeunes, ils invitaient des amis à la maison, et en moins de cinq minutes, les invités devaient nous dire combien ils pouvaient compter de canards », lance-t-il d’un ton amusé.  Un coup d’œil sur sa maison et on comprend vite. « Il y a des canards partout : sur les reproductions de CIC, les verres à vin, notre panneau de bienvenue, un ensemble de couteaux… » «Seulement en déplacements, je dois avoir parcouru 70 000 km», dévoile-t-il. Il faut savoir que Serge Mathieu s’est rendu jusqu’à la Baie-James, à la Romaine et, plus près de nous, à Rapide-des-Cœurs pour prêter main-forte aux soupers bénéfices des organisations locales. Il a touché à toutes les sphères de l’organisation de soupers. Il lui manquait le rôle d’encanteur, mais c’est fait : il l’a accompli lors du dernier souper de CIC, au Club Odanak. L’avenir et la relève «C’est davantage le futur qui m’inquiète», confesse-t-il. Dans plusieurs organisations, les événements bénéfices prennent une nouvelle tangente orientée vers les entreprises, où davantage les gens fortunés sont appelés à contribuer. C’est contraire à sa vision. Pour la pérénnité, ça nous prend vraiment tout le monde, lance celui qui accorde autant d’importance au volet financier qu’à celui de l’éducation. «Mon principe : oui, il faut générer des revenus, mais il faut aussi que les gens aient du plaisir». Il a fait comme Dominique Michel et affirmé que le souper 2018 de CIC était son dernier. Mais il n’est pas fermé à répéter l’expérience, si des mains se lèvent parmi la population pour lui prêter main-forte. Il aimerait bien avoir avec lui des gens capables d’emplir la salle, pendant que lui, se consacrera à d’autres tâches. L’invitation est lancée. Mais il a d’autres idées en poche. S’il y a longtemps que CIC a réalisé des initiatives à La Tuque, l’an dernier, des nichoirs à canard branchus ont été installés, via l’École Forestière de La Tuque, dans le secteur de Fitzpatrick. Les actions de CIC au Québec sont nombreuses. Toutes les zones inondables à travers la province sont répertoriés et on est en mesure de connaître l’emplacement des milieux humides où des travaux peuvent être exécutés. «Il y a beaucoup de marais au Québec», soutien celui qui pense qu’on doit voir l’action de son organisme de façon provinciale. «Je suis encore crinqué», conclut l’enseignant, qui a aussi déjà oeuvré comme président de la section locale de la Croix-Rouge. Son implication au sein du mouvement va au-delà de ce qu’on pourrait imaginer. L’enseignant à l’École Forestière de La Tuque utilise ses compétences pour faire connaître la cause de la préservation des milieux humides aux jeunes et moins jeunes. Aussi, on ne s’étonnera pas l’avoir vu personnifier les mascottes Jérémie la grenouille et Plumeau le canard, même dans des températures torride de juillet, pour parler aux enfants de la cause qu’il défend. Encore plus : il a mis sur pied à La Tuque la branche jeunesse de CIC, les Ailes Vertes. Le mouvement a organisé de nombreuses activités jeunesse pendant une dizaine d’années dans la région.