Se retrousser les manches pour diversifier
Après avoir vu leur village se vider à moitié à cause du manque d’emploi, les Parentois peuvent souffler un peu avec la réouverture de l’usine de sciage. L’atmosphère s’est allégée et le retour d’anciens travailleurs dénote bien l’attachement des Parentois pour leur coin de pays. Économiquement, est-ce que cette relance aura des répercussions sur l’éventuelle implantation de nouveaux commerces?
Jean Dupont, ex-maire et hôtelier estime que oui. «Le moral est à la hausse. On sent que les gens sont heureux de retourner au travail. Pour des gens qui ont toujours travaillé pour gagner leur vie, c’était difficile d’être rendu sur l’aide sociale». À cause de son travail dans le public, il a entendu bien des confidences et des discours pessimistes. Malgré cela, les gens voulaient bien croire à la réouverture. Maintenant, ce qu’il entend est plus encourageant. Les gens ont des projets et ils ont confiance en l’avenir.
Les Parentois sont toutefois bien conscients que de vivre dans un village mono industriel comporte son lot de désavantages. Pour l’instant, tout baigne dans l’huile, mais ne sait-on jamais. Mathieu Michaud, vice-président de la CSD, nous confie qu’on entend de plus en plus parler de démarrage de petites entreprises. «Par exemple, on n’avait pas de quincaillerie, car il n’y avait pas de clientèle. Maintenant on entend parler de possibilité d’en avoir une, ce qui serait un plus pour la population. On entend aussi parler de garage de mécanique». Il n’y a pas longtemps, ces projets auraient semblé farfelus, car on ne voyait pas la lumière au bout du tunnel. «J’y croyais à la réouverture. Je suis resté à Parent. Ma blonde et ma famille sont ici. Mais, il était temps qu’il se passe quelque chose. Quand tu ne travailles plus, financièrement, c’est difficile. Disons qu’on ne dépensait plus, on ne voyageait plus», nous mentionne M. Michaud.
Pour sa part, l’hôtelier travaille d’arrache-pied pour greffer à son entreprise, 50 unités de motel de plus. «Il y a 5000 motoneigistes qui passent ici durant l’hiver. On pourrait les retenir avec des chambres accueillantes et une nourriture délicieuse. On pourrait même louer des motoneiges. On est en pourparlers pour amener tout ça ici», nous confie Jean Dupont. Pour lui, c’est essentiel de diversifier l’économie. «Si on va de l’avant avec ça, il faudra engager des personnes: des guides pour les touristes, des mécaniciens pour les motoneiges, des gens pour nourrir et héberger tout ce beau monde», nous dit-il, certain de voir son projet se concrétiser.
Sylvie Lachapelle, conseillère de district, s’appuie sur la Corporation de développement communautaire du Haut St-Maurice (CDCHSM) pour analyser les possibilités de grossir l’offre en garderie pour les enfants d’âge scolaire. «Nous avons un service de garde pour les 0-5 ans, mais nous aimerions trouver quelque chose pour les plus vieux. Jennifer Olsen, la coordonnatrice de la CDCHSM travaille très fort sur le dossier».
Somme toute, bien que le soleil luise à nouveau sur la région, bien que le poumon de Parent ne soit plus sur respirateur artificiel, les Parentois savent très bien que leur avenir est lié à la diversification économique. Avec leur foi, leur débrouillardise et leur force de caractère, gageons qu’ils sauront tirer leur épingle du jeu et assurer à leur village, une pérennité garante d’un avenir reluisant.