Sauveteurs : une denrée rare
L’été s’annonce chaud. Sauter dans la piscine sera une véritable bénédiction.
Mais pour les institutions opérant des piscines publiques, la planification de la prochaine saison peut parfois ressembler à une douche froide. Et pas seulement à cause des restrictions imposées par la Santé publique.
La cause ? Les sauveteurs ne courent pas les rues. Parmi les causes, on ne le cache pas, la fermeture de la piscine de l’école Champagnat a empêché la formation de nouveaux sauveteurs.
Dans un premier temps, Ville de La Tuque a reçu moins de candidatures cette année pour sa piscine municipale du parc Saint-Eugène. Plusieurs étudiants sauveteurs qui ne pouvaient plus occuper un emploi à la piscine de l’école Champagnat ont trouvé un nouveau type de travail. Puisque les formations de sauveteurs sont sur pause jusqu’à la réouverture de la piscine, prévue pour l’an prochain par le Centre de services scolaires de l’Énergie, il n’est pas possible de former de la relève pour le moment.
«Le nombre de candidatures est toutefois à la baisse depuis quelques années, ce n’est pas un nouveau phénomène et c’est une tendance qui est observée un peu partout au Québec. Nous ne sommes pas la seule ville à manquer de sauveteurs», rapporte Hélène Langlais, chef des communications à Ville de La Tuque.
Selon cette dernière, cette tendance s’inscrit dans la pénurie de main-d’œuvre qui s’est jetée sur de nombreux secteurs d’activité. La main-d’œuvre étudiante étant de plus en plus rare, ils ont le choix des emplois.
«D’ailleurs, comme municipalité, on reçoit beaucoup moins de candidatures étudiantes depuis quelques années, et ce, pour tous nos postes étudiants. Avant, nous recevions plus de candidatures que nous avions de postes, maintenant on a du mal à pourvoir tous les postes étudiants que nous offrons».
Pas en danger
Mme Langlais a toutefois tenu à rassurer les citoyens de La Tuque, cela ne met pas en danger l’ouverture de la piscine pour la saison estivale : «Nous avons un groupe de sauveteurs à notre disposition pour assurer ce service à la population». Par contre, il n’est pas impossible que la ville doive réduire les heures d’ouverture, dans le cas où elle devrait composer avec une équipe réduite. Mais on garde espoir de recruter d’autres sauveteurs d’ici là.
La ville ajoutait que les jeux d’eau à proximité de la piscine sont ouverts en tout temps pendant la belle saison, pour les gens qui veulent se rafraîchir.
Les campings
Le Camping La Tuque peine, lui aussi, à trouver des sauveteurs. Ce n’est pas une mince affaire. Le problème existe depuis l’an dernier. Mais on veut quand même laisser la piscine ouverte.
L’an dernier, un surveillant était de garde à la piscine et les baigneurs, en nombre limité, devaient signer une décharge à leur entrée. De plus, tous les enfants devaient être sous la responsabilité d’un adulte. Ce sera peut-être la même chose cette année si les efforts de recrutement ne portent pas fruit. Mais des jeux d’eau peuvent rafraîchir les campeurs.
On n’en trouve pas plus facilement au camping Haut de la Chute. Aussi, a-t-il fallu se placer, là également, en mode solution.
La propriétaire, Josée St-Gelais, ainsi que deux autres dames, ont pris le taureau par les cornes. Elles ont suivi une formation de Soins d’urgence aquatique (SUA) pour être en mesure d’intervenir. La suite des choses dépendra du déconfinement et du nombre de personnes qui sera permis dans les piscines publiques. Comme l’an dernier, on va devoir limiter le nombre de baigneurs.