Santé : un comité représentatif fera entendre la voix du Haut-Saint-Maurice

SANTÉ.  Le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay, a fait connaître la composition du nouveau Comité Santé, une initiative du conseil municipal, permettant de maintenir et au développer des soins et des services de santé pour la population du Haut-Saint-Maurice.

«On commençait à avoir des commentaires, des plaintes en ce qui a trait aux soins et aux services de santé. C’est important pour la population, pour les personnes âgées, les jeunes familles», explique-t-il.

C’est il y a quelques mois, après les Fêtes, qu’est née l’idée de créer ce comité qui sera consultatif.

Il sera composé de Pierre-David Tremblay, Luc Martel, Julie Boulet, Rémy Beaudoin, Jacques Fraser, Édith Bérubé, Ginette Girard, Marcel St-Pierre, Marjolaine Hébert St-Pierre, Denise Hébert, Louis Lacasse et Julie Noël, des gens qui ont été identifiés pour leur expertise, mais aussi pour leur intérêt pour la cause.

Julie Boulet en sera la coordonnatrice. «Pharmacienne de formation, elle possède une excellente connaissance du système de santé et des services sociaux. Avec les membres du comité, elle souhaite travailler en collaboration avec l’ensemble des partenaires du milieu ainsi qu’avec la population afin d’identifier les écarts ou les enjeux quant aux soins et services offerts, proposer des actions pour corriger les écarts, évaluer les progrès réalisés et communiquer à la population les priorités et les actions ainsi que les résultats obtenus», a expliqué le maire, soulignant que La Tuque a perdu des services au détriment du sud de la région. On veut aussi consolider ce qui va bien.

«On ne veut prendre la place d’aucun organisme, mais on veut prendre notre place, qui est celle du citoyen dans la machine» a aussi affirmé M. Tremblay. Selon ses dires, tout le monde a de la misère à comprendre «la grosse machine» qu’est le CIUSSS. Le Comité Santé sera donc une porte d’entrée du citoyen : «Ça touche toutes les sphères. Les soins, la qualité, la quantité des services».

@ST: Une connaissance fine des dossiers

@R: «On a tous le même objectif, comment on peut améliorer la qualité des soins et l’accessibilité des services sur le territoire. On n’est pas juste là pour critiquer, on veut trouver des solutions. Quels sont les services qu’on avait sur le territoire et qu’on a perdus ? Quels sont les services qu’on a et qu’on risque de perdre ? On va développer une connaissance fine des dossiers», envisage Julie Boulet.

Jacques Fraser, a été président du conseil d’administration du centre de santé et de services sociaux du Haut-Saint-Maurice pendant 13 ans et a siégé au conseil d’administration du CIUSSS-MCQ pendant un an et demi : «On ne veut pas partir en guerre contre tout le monde. On veut garder nos services à La Tuque, notre personnel».

«Vous vous souvenez qu’on a déjà vécu la bataille du centre naissances famille. Est-ce qu’on va la revivre ? Si on la revit et qu’il n’y a personne qui parle sur la place publique, on va les perdre», poursuit-il.

Dans certains cas, lorsque des dossiers ne trouveront pas leur aboutissement, c’est le conseil de ville qui livrera bataille auprès du gouvernement.

«Si votre enfant se casse un bras, il faut aller à l’extérieur (pour poser un plâtre). C’est là qu’il faut arrêter l’hémorragie et la centralisation vers l’extérieur», ajoute Jacques Fraser.

Il n’a pas manqué de rappeler cette belle victoire, au moment où La Tuque rapatriait son service d’hémodialyse.

«Quand j’ai entendu l’initiative de ville La Tuque de mettre en place un comité, j’ai tout de suite levé la main, car je vois ça comme un beau partenariat. C’est un levier de plus pour améliorer les services à la population et même développer selon les spécificités du territoire, certains services», pense Édith Bérubé, coordonnatrice des services administratifs au centre de La Tuque du CIUSSS-MCQ.

Sa présence, selon Julie Boulet, permettra de faire le bilan sur des dossiers plus chauds, comme l’obstétrique, la radiologie : «Il faut avoir ne connaissance approfondie des enjeux».

Mme Bérubé croit que la mise sur pied du comité santé ne pouvait mieux tomber. «En 2015, on a fusionné 12 organisations en une seule installation, le CIUSSS. Là, on réalise qu’il faut se rapprocher davantage de la communauté et tenir compte des spécificités de chacun des territoires […] Dans un futur proche, des changements seront apportés aux structures surtout depuis l’annonce de la ministre Mc Cann. Il va y avoir deux PDGA (présidents directeurs généraux adjoints) dans la Mauricie et le Centre-du-Québec, des visages connus dans chacun des territoires pour que la population puisse se référer à ces gens-là», a-t-elle rappelé.

En toile de fond, il y a le fait qu’aucun représentant de La Tuque ne siège au conseil d’administration du CIUSSS-MCQ. Le comité a indiqué ne pas vouloir se substituer à une place au conseil d’administration, mais tient à faire entendre sa voix.

La population de La Tuque pourra s’exprimer, 8 octobre au Complexe culturel Félix-Leclerc sur le sujet de la santé. À cet effet, le Comité organisera une activité ouverte à la population pour échanger et orienter ses travaux.

«La présence de ce comité au sein de la collectivité permettra un suivi rigoureux des défis et des enjeux d’accessibilité et de qualité des services auxquels tous les Latuquois ont droit», lance Pierre-David Tremblay,

«En partenariat avec les acteurs et les organismes locaux, une analyse fine des dossiers sera faite et nous conduira à des interventions concrètes tant au niveau administratif que politique, dans le but d’assurer la pérennité des services pour tous les usagers. Les citoyens ayant des questions ou des commentaires sont d’ailleurs invités à me contacter au 819 523-6111, poste 6», conclut Julie Boulet.

Ça vide les régions, la santé. Ça fait partir nos aînés. Les jeunes familles aussi. Ça prend des médecins, des soins.

Pierre-David Tremblay