Santé de la forêt : condamné à un an d’attente

Le message du forestier en chef est clair « il est trop tôt, et il y a trop de facteurs à évaluer pour connaître les conséquences des récents incendies sur la préservation de la forêt, a indiqué M. Pierre Levac. Pour l’instant, tout le monde doit mettre la main à la pâte. »

La portion des forêts touchées par le feu est énorme. À lui seul, l’incendie du Lac Smokey a englouti plus de 150 000 hectares d’arbres verts. Si les chiffres sont impressionnants, l’activité humaine qui dépend de la forêt pourrait bien se relever en meilleur état que cela ne laisse présager… pourrait est le bon mot à utiliser ici.

 

Les prochaines lignes dressent un portrait rapide de l’équation qu’il faut faire pour comprendre ce qui attend la forêt du Québec et les gens qui en dépendent.

Arbres brûlés, mais pas perdus

« Les arbres sont laids et sales, mais pas perdu, indique le forestier en chef Pierre Levac. Les scieries ont un an pour récupérer le bois brûlé avant que les insectes ne fassent des ravages. » Par contre, le feu n’a évidemment pas fait de sélection avant de brûler. Il est difficile de prévoir la quantité de bois qui pourra être recueilli dans l’année.

Moins d’arbres perdus

Chaque année, le forestier en chef prévoit une quantité de bois disponible pour la coupe en plus de ce qu’il appelle « une réserve de précaution ». La réserve sert à garantir un coussin advenant des pertes causées par le feu et les insectes. La bonne nouvelle c’est que les compagnies forestières ont coupé 50 % à 60 % moins de bois que prévu lors des deux dernières années. De plus, les insectes et le feu ont fait moins de ravage que ce qui était attendu. Avant les récents incendies, le nombre d’arbres perdu était donc peu élevé.

Entre les mains de l’homme

« On a une situation d’urgence, les travailleurs devront être actifs, recommande M. Levac. » Le travail qui sera effectué en forêt au cours de l’année par les scieries, les communautés amérindiennes et le gouvernement sera déterminant pour l’avenir de la forêt québécoise. « Il faut qu’on récupère le plus de bois possible. » Pendant ce temps, des photos aériennes seront prises pour pouvoir faire une évaluation précise de la nature et de la quantité d’arbres touchée et récupérable. Les cartes forestières seront également mises à jour d’ici l’automne 2011.

La situation s’améliorait

Juste avant les incendies, le 10 juin dernier, le forestier en chef émettait un rapport fort encourageant dans lequel on pouvait lire « l’aménagement forestier durable au Québec a été évalué selon 23 critères. Le forestier en chef a noté que la situation s’était améliorée pour 15 de ceux-ci. » Le constat était optimiste, mais laissait présager que ce n’était qu’un pas dans la bonne direction alors que M. Levac avait déclaré « il reste encore beaucoup de travail à faire. » Avec les récents incendies, il faudra vraisemblablement trouver un adjectif qualificatif puissant pour remplacer le mot beaucoup devant le mot travail.

Et encore

Bien que le présent article présente un aperçu de la situation en forêt, il n’a pas de prétention au niveau des atteintes de résultats. Il faut préciser que c’est une longue liste de 40 points différents qui doivent être considérés par l’équipe du forestier en chef afin d’avoir une idée précise de la situation, tout un travail qui promet des résultats… dans un an.