Risques industriels majeurs : importante démarche de West Rock et La Tuque

SÉCURITÉ.  Au centre-page de L’Écho de La Tuque, cette semaine, figure un important outil de communication de Ville de La Tuque et de l’usine West Rock. La démarche conjointe des deux entités est établie de manière uniquement préventive pour la sécurité de la population en lien avec les risques d’accident industriel majeur, liés à l’utilisation du dioxyde de chlore à l’usine. Le directeur de l’usine, Pierre Pacarar est formel : les possibilités qu’un accident majeur survienne sont très faibles. D’ailleurs les risques ont toujours été présents, aussi infimes soient-ils. L’annonce est effectuée maintenant par souci d’information, pas parce qu’il existe un grand risque ou un danger accru. «Les temps changent, soutient Pierre Pacarar.  La société évolue, il y a un plus grand besoin, de plus grandes exigences de la part de la population, pour une plus grande transparence. Tous les gouvernements, tous les industriels, sont appelés à une plus grande transparence (…) Les gens bien informés, qui comprennent les risques, sont aptes à bien réagir et à ne pas avoir de peur démesurée, car il n’y a pas de crainte à y avoir». La communication est aussi réalisée pour répondre aux exigences du Règlement sur les urgences environnementales d’Environnement Canada. «Il y a énormément d’efforts pour réduire le potentiel d’incidents industriels qui auraient une portée sur la population de La Tuque», rapporte le directeur. Ni à La Tuque, ni dans d’autres usines, M. Pacarar n’a eu connaissance d’un tel type d’événement. Plusieurs produits toxiques ne sont plus utilisés À son arrivée à La Tuque, il y a 15 ans, l’usine utilisait encore plusieurs produits chimiques comme l’ammoniac, le bioxyde de soufre (SO2) dont la portée aurait été jusqu’à Mékinac. «Avant, il y avait du chlore. Tous ces produits ont été éliminés, on a trouvé des produits substituts qui sont bien dosés, avec une portée toxique tellement petite qu’ils ne font même pas partie de l’annonce qu’on fait auprès de la population», explique M. Pacarar. Le seul produit toujours utilisé est le bioxyde de chlore, pour le blanchiment de la pâte. Il ne peut pas être fabriqué à l’extérieur des murs de l’usine parce qu’il souffrirait du transport. «On a un générateur, une mini usine de bioxyde de chlore, qui fabrique ce produit. Il est dilué dans de l’eau. À titre de comparaison, on pourrait prendre 12 morceaux de sel et les diluer dans un litre d’eau et c’est l’équivalent du produit chimique avec lequel on se retrouverait. C’est la même concentration», poursuit Pierre Pacarar. Le bioxyde de chlore est conservé dans deux réservoirs situés dans la montagne, à l’extérieur du périmètre des bâtiments de l’usine. Aménagés dans les années 90, les réservoirs et les conduites sont inspectés annuellement pour intervenir bien avant qu’un problème survienne : «On fait souvent des pratiques à l’interne de bris de réservoir. On a une équipe formée pour intervenir si jamais il y avait émanation de gaz». Les équipements sont en fibre de verre et contiennent à l’intérieur des membranes spécialement fabriquées pour avoir une longue durée de vie en contenant du bioxyde de chlore dans de l’eau. «Les réservoirs sont bien situés, ils ont des merlons en béton», fait valoir le directeur. Si jamais une émanation de chlore devait survenir, le seul quartier touché serait le tour du lac Saint-Louis qui est plus près de l’usine. Larmoiements, yeux rouges, irritation des voies respiratoires, gorge sèche, toux, brûlures de la peau et des yeux, nausées et vomissements compteraient parmi les effets du dioxyde de chlore dans l’air. Ceux-ci peuvent varier d’une personne à l’autre. On ne parle pas d’impact pour les autres quartiers de la ville, car les effets du gaz ne seraient pas vraiment notables. «Au Bel-Air, par exemple, la concentration serait tellement faible, que ce ne serait pas pire que d’aller nager dans sa piscine», illustre-t-il. Une firme externe en sécurité publique et en gestion du risque a effectué l’étude menant aux recommandations publiées dans L’Écho de La Tuque. M. Pacarar a souligné la grande collaboration de Ville de La Tuque dans la mise en place d’un plan d’urgence : «La sécurité publique, ça appartient à la Ville. C’est un des aspects d’avoir une usine en pleine ville». On retrouve tous les détails en pages 12 et 13.