Rencontre importante pour l’avenir du Palais de justice

CONFIGURATION. Une rencontre importante concernant la configuration du Palais de justice de La Tuque se déroulera ce jeudi 19 janvier, ce qui pourrait permettre au ministère de la Justice de prendre position pour un éventuel relocalisation des lieux.

Ce n’est pas d’hier que les juges, les avocats, et le personnel du Palais de justice dénoncent l’étroitesse des lieux. Tel que rapporté en exclusivité par l’Écho de La Tuque le 16 août 2012, le juge Richard Poudrier avait dénoncé la configuration lors d’une cause concernant opération Déluge, alors que la fille d’une accusée l’avait interpellé dans le stationnement souterrain. Il faut dire que les juges, les avocats, et les détenus passent par cet endroit pour se rendre au Palais de justice situé au 1er étage du Carrefour La Tuque.

«Ici à La Tuque, il n’y a aucun accès direct au palais de justice. Il s’agit d’une configuration particulière. En plus, je dois passer devant tout le monde dans les corridors, dont certaines personnes à qui je dois donner un jugement, ce qui est anormal», avait déclaré le juge Poudrier, qui se retirait de cette cause.

Le juge Poudrier avait renchéri concernant la configuration du palais de justice. «S’il y avait eu un corridor restreint comme à d’autres palais de justice, ça ne serait pas arrivé. Je déplore que les travaux soient encore non réalisés alors que plusieurs fois on nous annonçait une meilleure configuration. J’espère que les travaux du corridor d’accès soient faits le plus tôt.»

Lettre au ministère de la Justice

En octobre dernier, le bâtonnier de la Mauricie, Me Simon Ricard, avait fait parvenir une lettre à la ministre de la Justice Stéphanie Vallée. «Savez-vous que pour accéder à l’étage supérieur, les agents correctionnels et les accusés détenus ou non empruntent le même escalier et le même corridor que les juges, les avocats et les clients de ce centre commercial? Et qu’en plus, rien n’empêche qu’ils s’y retrouvent inopinément en même temps? Mais il y a bien pire, le secteur du bloc cellulaire présente des risques importants pour la sécurité des détenus, des agents correctionnels, des juges et des avocats», peut-on lire dans la lettre.

L’essence de la rencontre

Selon le bâtonnier Me Simon Ricard, cette rencontre permettra au ministère de la Justice de donner de l’information, et d’entendre ce que les différents intervenants ont à dire dans le dossier. «Je m’attends à ce qu’on nous dise que la relocalisation pourrait être dans le même édifice. J’ai déjà vu des plans conçus pour que le palais de justice soit à l’ancien salon de quilles, mais ils ne sont pas récents. Toutefois, je n’ai pas perçu que cette rencontre pourrait concerner une annonce. J’imagine que le tout devra être accepté par le Conseil du Trésor.»

Me Ricard a déjà été procureur de la Couronne à La Tuque dans les années 2000. Il va aussi régulièrement à la tuque pour des dossiers comme avocat de la défense. «Je n’ai jamais rien vécu de situation particulière dans le cadre de mes dossiers, mais lors de mes visites oui. La Cour a déjà été suspendue parce qu’il y avait une désorganisation des détenus dans le bloc cellulaire. La Sûreté du Québec a déjà dû intervenir parce que les détenus perturbaient ce qui se passait à la Cour. Pour la confidentialité, il n’y a rien qui est organisé en ce sens. Tout le monde se croise dans les corridors. Les détenus dans le bloc de détention peuvent même entendre toute la Magistrature.»