Registre des armes à feu : les chasseurs expriment leur mécontentement
REGISTRE. Près d’une vingtaine de chasseurs ont fait connaître leur mécontentement au conseil municipal de La Tuque, qui ne s’est pas opposé au registre québécois des armes à feu.
En toile de fond, ils soulignent que plusieurs municipalités ont manifesté leur désaccord face au registre. Mais ce ne sera pas le cas de La Tuque qui persiste et signe.
«Vous n’êtes pas dans le bon forum», a répété à plusieurs reprises le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay, rappelant que le palier municipal n’est pas décisionnel à ce chapitre. Aucune résolution officielle n’a d’ailleurs été adoptée par le conseil municipal.
«C’est d’abord un choix de société», a dit d’entrée de jeu M. Tremblay, qui évoquait que l’objectif est de protéger des vies humaines.
«Quelles sont les armes qui ont été employées (lors des tristes événements de la polytechnique et de la mosquée) et quelles sont les personnes qui les ont employées ? Ce sont des personnes qui ont des problèmes du côté mental. Ce n’est pas de faire un registre, deux registres, ça ne change rien. Pourquoi ils ne vont pas à la source du problème ?», a lancé un chasseur, René Goulet, qui déplore également les coûts associés au registre.
«Ce que j’ai trouvé décevant, c’est que vous n’avez pas consulté la population. La population est fâchée de ça», a exprimé Josiane Tremblay. Le maire Tremblay a rappelé qu’il est dans la prérogative du conseil de prendre des décisions sans consulter la population
«Où êtes-vous brimés par rapport à la pratique de votre sport, si ce n’est que la liberté», a demandé plus d’une fois le maire Tremblay.
«S’il y a des irritants qui ne permettent pas le libre exercice de votre sport, le conseil va être derrière vous. Mais ce n’est pas le cas actuellement», a pour sa part assuré le maire Pierre-David Tremblay.
«En tant qu’organisation municipale, on ne peut pas aller voter contre une loi que le gouvernement met en vigueur (…) si les autres villes veulent le faire, ça les regarde. Et en tant que conseiller municipal, je ne voterai pas contre des lois. Le débat ne devrait pas être ici, car ce n’est pas nous qui mettons en vigueur la loi, c’est le gouvernement. Allez à Québec rencontrer le gouvernement», décroche pour sa part le conseiller Roger Mantha.
«Ce qui ressort beaucoup, c’est la question monétaire. Jusqu’à maintenant, il y a 0 coût associé à cela. Si vous enregistrez vos armes, vous allez pouvoir quand même faire votre sport demain matin. Ça ne change rien, mais vous allez être en règle», a pour sa part expliqué la conseillère Caroline Bérubé.
Présent dans la salle, le président du Festival de chasse, Mario Lebel, a fait part des inquiétudes de son comité organisateur suite aux répercussions négatives pouvant découler de la position du conseil. «Par la bande, beaucoup de gens ont vu que vous appuyez le registre. Ils associent le Festival à la Ville. On entend qu’il y en a qui veulent le boycotter. Notre question : est-ce que le comité, qui est composé à 95 % de bénévoles, va travailler pour rien cette année, vu cette position symbolique ?» a-t-il demandé.
«C’est un enjeu de sécurité, de société. Ça n’a rien à voir avec le Festival de chasse», a répondu Pierre-David Tremblay.