Rapidement devenus complices !

COMPLICITÉ. Il y a des expériences qui marquent les gens pour toute la vie. Surtout lorsqu’elles sont positives et bénéfiques. Parlez-en aux gens de la Source, l’Association des personnes handicapées du Haut-St-Maurice et aux élèves de 4e année de l’enseignante Candy St-Amour, de l’école Centrale. Elle leur enseignait l’année dernière.

Au terme de la dernière année scolaire, ils ont vécu une activité, dans un objectif d’intégration qui s’est avéré pleinement bénéfique pour les deux groupes.

Accompagnatrice à la Source depuis 4 ans, puis directrice générale depuis avril dernier, Gaelle Pétrod est à même de connaître la réalité des personnes handicapées de la région. Elle sait très bien qu’elles souhaitent d’abord être considérées au même titre que tout le monde.

Établissement entrepreneurial, l’école Centrale établit, année après année, des projets destinés à faire naître chez certains élèves la fibre entrepreneuriale et pourquoi pas, à amasser de l’argent pour ses futurs projets entrepreneuriaux.

«La condition pour que nous fassions le projet cette année, était qu’on ne garde pas d’argent pour nous. Je souhaitais qu’on le donne plutôt à des organismes dans le besoin», évoque l’enseignante Candy St-Amour. Ils ont vendu des paniers de fruits et différents services à leur entourage. Leur premier objectif était de venir en aide à une élève d’Haïti en lui versant 500 $.

Ils lui ont envoyé de l’argent, mais le défi va au-delà de ça. «On vit dans un beau pays riche et les enfants sont conscients de leur chance. (…) Ils auraient souhaité acheter des poupées, mais c’étaient des chaussures, de l’huile, du vinaigre et des saucisses dont elle avait besoin», relate l’enseignante.

Une oeuvre près d’ici

Puis, sentant le besoin d’appuyer une œuvre plus locale, une élève a proposé le nom de La Source. Après tout, on avait amassé beaucoup plus que ce qui avait été requis pour aider l’élève haïtienne.

Avec une partie des surplus de l’année avec la classe entrepreneuriale, la classe de Mme St-Amour, assistée par des élèves de 3e année de l’école Jacques-Buteux, a organisé une vente de hot dogs au parc St-Eugène le 20 juin dernier, pour amasser des fonds et créer des liens entre les deux groupes. Alors qu’on n’avait aucune idée du nombre qui allait être vendu, les 300 hot dogs ont pratiquement tous trouvé preneur. Au-delà de l’aspect financier de la chose, la complicité qui s’est rapidement installée entre les jeunes et les usagers de la Source a été l’élément majeur de la journée. On ne se le cache pas, la journée était davantage une fête organisée pour les gens de la Source et les élèves qu’un travail comme tel.

Les enfants se sont beaucoup investis, malgré la chaleur. « Ils auraient bien pu demander autre chose», note fièrement leur enseignante. Ils ont animé la journée, amené des jeux.

Une grande fierté

«Je suis très fière de mes élèves, ils ont été très ouverts», note tout de suite Mme St-Amour. La connexion s’est faite rapidement : la première fois que les élèves ont vu les gens de la Source, les questions pleuvaient. Où habitent-ils ? Qui sont leurs parents? Vont-ils à l’école ? Voyagent-ils ? « Les sous, c’est un bonus».

La Source a reçu 1 300 $ des fruits du labeur des élèves de l’école Centrale. Une somme d’argent qui a d’abord été utilisée pour acheter un tricycle adapté. Ils ont aussi effectué un voyage, tout récemment, à l’Aquarium de Québec et ont profité du grand sens de l’hospitalité des propriétaires de la pourvoirie Wabanaki où les 10 usagers et 2 accompagnatrices ont pu loger dans des chalets adaptés, grâce à ce qui restait des profits réalisés avec la vente de hot-dogs. Surtout, on a brisé l’isolement et créé de beaux souvenirs chez ces gens.

«Quand ils rencontrent des usagers de La Source, le simple fait de leur dire bonjour, ça fait une différence dans leur journée», évoque Gaelle Pétrod.

À les entendre parler, on constate facilement que Mme Pétrod et Mme St-Amour recommenceraient l’expérience n’importe quand.

La Source : toujours aussi active

Le lundi matin, les gens de La Source rendaient visite aux jeunes qui fréquentaient le camp de jour Boucamp au cours de la dernière saison estivale. Aux dires de Gaelle Pétrod, l’expérience a été fort positive, tant les gens de La Source que les jeunes du Boucamp. «Ils sont super intéressés. Les jeunes leur posaient des questions, c’était vraiment beau à voir».

La trentaine de membres de la Source participe également à des activités en compagnie des gens de la Maison de jeunes de différentes écoles de La Tuque et de la résidence Villa Soleil.

L’organisme qui brise l’isolement des personnes handicapées de la région, assure également la défense de leurs droits. Il est en place depuis 1993.