Québec octroie 8M$ Pour l’aéroport de La Tuque

TRANSPORTS. Après la réfection de l’aérogare Gaston-Hamel, voilà que la piste de l’aéroport de La Tuque fera peau neuve au cours des 2 prochaines années

La députée de Laviolette Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif annonce une aide financière d’un peu plus de 8M$ pour refaire la piste d’atterrissage, la voie de circulation et le tablier ainsi que la joue d’un instrument de navigation de l’aéroport.

« Aujourd’hui, c’est du concret, s’est exclamée Mme Tardif, saluant la collaboration avec Ville de La Tuque. La beauté, c’est vraiment qu’on a travaillé ça ensemble ».

Initialement, le projet avait été accepté seulement pour les bâtiments autour de la piste, mais ne comprenait pas le resurfaçage de la piste. « Ça devenait caduc si on n’avait pas la piste ».

La députée Tardif a indiqué que les avions pour les transports médicaux pourront s’y poser, ce qui n’était plus le cas depuis 25 ans.

Non seulement les facteurs médicaux, mais ceux liés au tourisme et au développement économique entrent en cause, a souligné Mme Tardif, ajoutant au passage que le développement de l’industrie minière pourrait bénéficier de cette piste revampée.

« Quand on a eu la première annonce du montant, en novembre, on était très loin du 8M$. on a travaillé dans le respect, la confiance (…) On n’a pas demandé la charité, on entrait dans les critères, on en était persuadé depuis le mois de novembre, c’est pour ça qu’on a insisté grandement », lance pour sa part le maire de La Tuque, Luc Martel.

Le maire rappelle qu’une fois les travaux terminés, l’aéroport de La Tuque répondra aux normes de l’industrie.

Le PDG adjoint du CIUSSS-MCQ, Gilles Hudon, a rappelé que chaque fois transfert de patients vers un hôpital de grand centre est effectué, on perd un des trois véhicules ambulanciers disponibles à La Tuque pendant plusieurs heures. Ainsi, les avions-ambulance et les navettes de transfert de l’ÉVAQ (Évacuations aéromédicales du Québec) pourront atterrir ici à La Tuque.

Utilisés dans les régions nordiques du Québec, les appareils de l’ÉVAQ pourront désormais se poser à La Tuque, laissait savoir M. Hudon, tout dépendant des disponibilités du personnel, de l’appareil et des conditions de la météo.  

« On a estimé qu’on pourrait avoir entre 25 et 50 transports par année pourraient être faits par l’ÉVAQ, éventuellement », prévoit-il.

8M$ des 9,2M$ du projet seront absorbés par le programme Programme d’aide québécois pour les infrastructures aéroportuaires régionales (PAQIAR) du gouvernement du Québec. Le reste du financement sera assuré par l’agglomération de La Tuque.

Une refonte majeure

La piste de 5000 pieds ne sera pas allongée, mais son revêtement sera entièrement refait.

La piste, dont la dernière réfection remonte à 1989, est en fin de vie, annonce le directeur des travaux publics, Guillaume Dontigny. Des fissures majeures, des fissures longitudinales ne permettent plus d’entretien. Selon Guillaume Dontigny, l’avion-ambulance est très sensible aux débris qu’on retrouve sur la piste. « On a fait du scellement de fissures dans les dernières années, mais on est arrivé à une fin de vie. Il y a 80 km de fissures à sceller. On est rendu à faire une réfection majeure pour être capable de l’entretenir correctement ».

« On peut penser que les travaux vont s’échelonner sur deux ans », prévoit M. Dontigny qui est derrière ce projet depuis janvier 2020. Une fois les appels d’offres complétés, on pourra fixer les dates avec les entrepreneurs retenus. Mais tout porte à penser que les travaux se feront l’été de l’an prochain.

Une fermeture temporaire, de « presque deux mois » se fera pendant les travaux. Les hélicoptères pourront toutefois continuer d’atterrir sur le tarmac.

Mise aux normes de la fondation de la poste d’atterrissage, remplacement du pavage,  réfection de l’éclairage de la piste, du système électrique, des réservoirs à essence, voilà autant d’éléments qui entrent dans le très attendu projet.

Quelle sera la durabilité?

La rigueur du climat dictera la durabilité de la nouvelle piste d’atterrissage, mais M. Dontigny l’estime à entre 25 et 30 ans. L’épaisseur du pavage permettra d’entretenir la piste en faisant de petits resurfaçages par la suite. « C’est un gros investissement au départ, mais dans 25 ans, on ne sera pas dans la situation actuelle, on va pouvoir faire le resurfaçage et prolonger la durée de vie de la piste. C’est un investissement qu’on fait aujourd’hui, ce n’est pas une dépense », conclut-il.