Quatre nations autochtones affirment leur autonomie territoriale

TERRITOIRE. Rassemblés à Québec, les chefs des représentants élus des Nations innues, malécites, abénakises et atikamekw ont scellé une alliance internations, basée sur l’affirmation de leur droit à l’autodétermination et de leur droit inhérent à l’autonomie gouvernementale.

Par cette Déclaration, les Premières Nations signataires indiquent qu’elles se donnent les moyens d’affirmer et de solidifier leurs relations, notamment en concluant des accords ou des arrangements favorisant la coexistence harmonieuse sur le territoire.

Les Premières Nations concernées veulent envoyer un message clair aux gouvernements «qu’aucune forme d’ingérence politique ne peut être tolérée lorsqu’il s’agit d’ententes ou de mesures susceptibles d’avoir un impact sur nos territoires jamais cédés».

Parmi ces territoires qu’elles affirment n’avoir jamais cédé, il y a les territoires ancestraux de Ndakinna, Nitaskinan, Nitassinan et de Wolastokuk. Elles affirment ainsi leurs droits légitimes de décider de manière autonome de l’avenir, de l’utilisation et de la gestion des territoires ancestraux respectifs. Elles conviennent qu’il est de leur responsabilité d’établir des accords les concernant selon leurs valeurs et leurs coutumes.

«Depuis des temps immémoriaux, et ce, bien avant l’arrivée des colons européens, les Premières Nations innues, malécites, abénakises et atikamekw ont habité de façon continue sur les territoires de leurs ancêtres. Historiquement, lorsqu’il était question des zones de partage, nous avons toujours été en mesure de partager et de gérer équitablement l’utilisation du territoire. C’est à nous de décider ce que nous voulons ou ne voulons pas sur nos territoires», ont déclaré les élus.

Les Premières Nations signataires y voient un engagement clair à prendre des moyens nécessaires pour affirmer et solidifier les relations entre elles, soit les Premières Nations innues de Pekuakamiulnuatsh (Mashteuiatsh), d’Essipit, de Pessamit, des Abénakis de Wôlinak et d’Odanak, des Malécites de Viger ainsi que des Atikamekw de Manawan et de Wemotaci.

Le chef du conseil de bande de Mashteuiatsh, Clifford Moar, a indiqué à L’Écho de La Tuque qu’on avait parlé de culture, lors de la conférence de presse pour où la déclaration a été expliquée aux médias.

«Par cette alliance, on veut garder notre lien qui est particulier, associé à notre identité culturelle».

Des ententes internations toucheront la culture, la langue, l’économie, à l’exploitation des ressources. «C’est une déclaration de respect mutuel aussi avant tout», ajoute le chef Moar.

Il n’arrive pas fréquemment que les représentants des Premières Nations se rencontrent. «Plusieurs éléments nous ont amenés vers cette rencontre. Le premier est la dimension des programmes de consultations que les gouvernements sortent, envers les Premières nations. On essaie de nous séparer, de nous diviser, mais c’est un petit clin d’oeil qu’on fait aux gouvernements : ça ne fonctionnera pas cette fois-ci, car on s’unit. Cette déclaration-là en fait foi», a conclu M. Moar.