Quatre entreprises intéressées à la bioénergie de la Haute-Mauricie
ÉCONOMIE. Le voyage effectué en Europe par la délégation de Ville de La Tuque dans le but de promouvoir de son projet de développement d’une bioraffinerie alimentée par les résidus forestiers semble avoir été encore plus bénéfique qu’on l’aurait espéré de prime abord.
Le maire de La Tuque, Normand Beaudoin, le directeur général de la municipalité, Marco Lethiecq, ainsi que le directeur du Service de développement économique et forestier, Patrice Bergeron se sont rendus en France et en Finlande, accompagnés du professeur et chercheur du Centre de recherche sur les matériaux cellulosique de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Patrice Mangin.
On sait que le projet de développement de biomasse prévoit l’instauration d’une bioraffinerie qui pourrait traiter les 650 000 tonnes métriques de biomasse forestière, disponibles annuellement en Haute-Mauricie.
«À notre grande surprise, on va s’attendait pas à avoir une réponse aussi rapide que ça», annonce d’emblée le maire de La Tuque, Normand Beaudoin.
La délégation a également présenté son projet «Vision La Tuque 2023», dans le cadre du forum franco-québécois bois et forêts, qui s’est tenue à Paris du deux au 4 novembre. Le ministre québécois des Forêts de la Faune et des Parcs, Laurent Lessard étaient sur place et la délégation Latuquoise a pu aussi rencontrer des investisseurs intéressés par différentes étapes du projet.
«Là, ça commence à débouler», lance même le maire Beaudoin.
La délégation a également rencontré l’ambassadrice du Canada, Andrée Noëlle Cooligan qui travaillera à faire progresser les choses. «Elle connaissait le dossier (…) je pense qu’avec elle, on s’est fait un bon allié», assure M. Beaudoin.
«Ce serait unique au Canada. On a la prétention d’installer cette première usine sur le territoire de La Tuque», poursuit Patrice Bergeron. Le Site Vallières semble tout désigné pour accueillir cette industrie qui pourrait créer 300 emplois directs.
«Pour chaque 100 000 tonnes de résidus forestiers, vous pouvez compter une centaine de millions $ pour une usine. Quand on parle pour Ville de La Tuque de 650 000 à 1,2 millions de tonnes, alors ça peut représenter un investissement de 650 M$ à 1,2 G$», énonce pour sa part Patrice Mangin.
Quatre entreprises
Patrice Bergeron a indiqué que quatre ententes de confidentialité ont été signées avec des entreprises européennes qui ont manifesté de l’intérêt pour «Vision La Tuque 2023», dont deux «importantes est vraiment intéressés par le projet».
« Notre mission était vraiment de consolider nos relations avec d’éventuels partenaires qu’on avait ciblés. Ce sont des partenaires assez importants et majeurs qui ont les moyens d’implanter ce genre d’entreprise (…) Elles nous ont dit que nous avions tout le potentiel requis pour implanter cette usine », indique M. Bergeron, qui ne peut nommer ces entreprises pour l’instant.
Étude de faisabilité
Avant la première pelletée de terre du projet, des études de faisabilité viendront confirmer le tout. « Une industrie aussi innovante a besoin d’études de marché, d’approvisionnement poussées au niveau de la biomasse, des études environnementales et technologiques», indique Patrice Bergeron.
« Les investisseurs potentiels sont tellement intéressés qui vont aider à payer pour les études», avance aussi le maire Normand Beaudoin.
« Un des investisseurs potentiels a dit que leur première bioraffinerie forestière serait à La Tuque, parce que la Tuque réunit toutes les meilleures conditions pour ce faire», annonce Patrice Mangin, indiquant toutefois qu’il y a encore loin de la coupe aux lèvres.
BELT
Les autorités de Ville de La Tuque en ont profité pour présenter le nouvel organisme à but non lucratif qui promouvra le projet : Bioénergie La Tuque (BELT). Patrice Bergeron en sera le président.
Son objectif sera de mettre en place le projet au cours des trois prochaines années.
«Le succès de Bioénergie La Tuque sera, éventuellement, sa mort, annonce Patrice Bergeron. Dès que le projet sera sur pied et que les groupes d’investisseurs auront implanté l’usine, BELT va laisser la place au nouveau consortium qui sera en place».