Quand maladie rime avec retrouvailles
TÉMOIGNAGE. Vivre avec une maladie comporte son lot d’épreuves, mais parfois, cela permet à des familles de se retrouver. C’est ce qui est arrivé au Drummondvillois Denis Fontaine qui a offert un rein à son cousin… qu’il n’avait pas vu depuis l’âge de 3 ans.
Originaire de Saint-Léonard-d’Aston, M. Fontaine raconte qu’il a muri sa décision pendant 6 mois. En 2006, il a finalement décidé de faire le grand saut. «J’ai appris la maladie de mon cousin Mario en allant rendre visite à ma mère, dit-il. Mon oncle et ma tante étaient là. C’était une des rares fois que je les voyais. Il mon parlé du problème de Mario, qu’il était en attente d’un rein et qu’il faisait de la dialyse à la maison.»
Une histoire qui a beaucoup touché M. Fontaine et qui lui a longtemps trotté dans la tête. «Je trouvais que ça n’avait pas d’allure qu’il soit dans un état pareil en ne sachant pas s’il allait recevoir un rein un jour ou l’autre, confit-il. Je voyais que mon oncle et ma tante étaient démolis et inquiets. Ils auraient bien aimé lui donner un de leurs reins, mais ils ne pouvaient pas en raison de leur âge. Je ne connaissais pas mon cousin, mais je me suis dit que j’allais lui donner un rein.»
Un don de soi
Donner un rein est certes un très grand don de soi, mais c’est aussi un pensez-y-bien. D’abord parce que l’opération est complexe et comporte des risques de complications. Donner un rein implique aussi une convalescence de deux mois.
«C’est certain que l’aspect financier de la chose a été pris en compte parce que j’allais être deux mois sans pouvoir travailler, donc deux mois sans salaire, mentionne Denis Fontaine. Mais j’étais prêt à trouver des solutions pour la cause. Je l’ai fait parce que j’aimerais qu’on fasse pareil si c’était mes enfants.»
Quand il a finalement annoncé sa décision à son oncle et sa tante, ceux-ci ont offert de couvrir ses dépenses durant sa convalescence. «Ils étaient vraiment contents et mon cousin Mario l’était aussi. Il y a aussi eu une mobilisation dans la famille pour m’aider financièrement pendant ces deux mois. On peut dire que ça nous a beaucoup rapprochés.»
Sur la table d’opération
Couché sur la civière à quelques minutes de l’opération, Denis a remis en question sa décision un court instant. «Devant les portes de la salle de chirurgie, je me suis dit que j’étais malade, raconte-t-il. Je me suis dit ça parce que tout allait bien dans ma vie. Je pensais à tout ce que j’avais en me disant que je pouvais tout perdre.»
«J’ai finalement décidé de faire confiance au personnel médical et de faire confiance à la vie, poursuit-il. Sur la table d’opération, ils m’ont demandé si je voulais toujours donner un rein. J’ai dit oui.»
Depuis, les cousins rattrapent le temps perdu. Tant Denis que Mario se portent bien. Ils se voient plusieurs fois par année maintenant et se téléphonent régulièrement.