Quand l’école enseigne la cuisine

Qui a dit que les jeunes ne voulaient plus cuisiner ?

Pas les élèves de secondaire 3 de l’école secondaire Champagnat, en tout cas. 70 élèves ont récemment participé à un intéressant projet portant sur la cuisine. Tous les éléments ont été vus, de la création du menu, jusqu’au prix des aliments en passant par les casseroles, bien évidemment.

Dans le cadre de leur cours de science et technologie qui traite particulièrement de l’alimentation, des élèves de secondaire 3 ont pu préparer des recettes parfois élaborées.

«On essaie toujours de se renouveler au niveau des expériences et les élèves avaient le désir de pouvoir cuisiner. On leur a lancé à un défi. Chaque équipe a reçu un aliment mystère et devait préparer une recette avec un budget de 10 $», dit Annie Angers, enseignante en sciences et technologies.

Il ne s’agissait pas que d’aller aux fourneaux. Chaque équipe devait évaluer l’apport nutritionnel des aliments. Quant à l’aliment mystère, gracieusement fourni par le marché IGA, chaque équipe disposait de deux cours pour faire des recherches pour voir comment le préparer. On devait ensuite faire l’épicerie en ligne. C’est un projet d’un mois, dont la dernière semaine était allouée à la préparation des aliments, ce qui a été fait dans les locaux de la Maison de jeunes.

Puisqu’il fallait respecter le budget, des négociations ont été effectuées avec les autres équipes pour échanger différents produits.

Certains groupes d’élèves devaient traiter avec des fruits et des légumes alors que d’autres pouvaient utiliser de la viande. Évidemment, ceux-ci avaient la possibilité de déguster leurs plats à l’heure du dîner.

«C’est de toute beauté de les voir aller. Ils sont prêts, ils ont eu deux cours complets pour faire leurs recherches bien approfondies», raconte l’enseignante.

Cette approche va un peu à contre-courant de la tendance générale où on laisse entendre que le prêt-à-manger dans les épiceries et les repas au restaurant occupent une place importante du budget d’alimentation des familles qui n’ont plus le temps de cuisiner. Annie Angers affirme que la demande est venue des élèves : «Quand on a parlé d’alimentation, il y a eu beaucoup de questions. On leur a demandé ce qu’ils aimeraient comme laboratoire et ils ont dit qu’ils aimeraient cuisiner».

Les jeunes ne se sont pas contentés de cuisine et de déguster, ils ont aussi pris soin de nettoyer leurs instruments et lieux de travail.

L’engouement et la participation générés par cette nouveauté pourraient faire en sorte qu’elle revienne à nouveau.

«Je trouve ça le fun. Ça nous permet de faire équipe pour apprendre à cuisiner, ce qu’on ne peut pas nécessairement faire tous les jours, chez nous. En plus, on est encadré», pense Gabriel Sergerie.

«On est toute une équipe qui peut se partager tout le travail ensemble. C’est plus efficace. Un prépare le bœuf, un coupe les poivrons et les oignons. Chacun va faire sa tâche. Chacun a son rôle important», partage Alix Boulay-Issa.

«Je prépare souvent des repas chez nous, mais pas aussi gros que ça. J’aide, mais jamais pour la grosse cuisson de viande», enchaîne Gabriel Sergerie.

«Je commence à cuisiner. Je ne suis pas à l’aise, beaucoup, mais ça m’aide à m’améliorer», confie pour sa part Samuel Trudel.

Certains éléments devaient être pris en compte, comme les besoins des personnes diabétiques ou qui ont des problèmes de cholestérol ainsi que ceux des personnes intolérance au gluten ou au lactose. Il fallait aussi analyser les quantités d’ingrédients et les prix.

Dans chaque équipe, on retrouvait un maître d’hôtel, qui voyait à la supervision du projet, un nutritionniste, un chef cuisinier, un comptable qui gérait le budget. Veut, veut pas, cette configuration a permis une collaboration entre tous les membres de l’équipe.

Pour la partie plus pratique, la Maison des jeunes n’a pas hésité une seconde à s’impliquer dans ce projet.

«Les jeunes sont plaisants, intéressés. Ils ont l’étincelle, ils sont prêts à embarquer […] Ils nous suivent dans nos projets et les rendent meilleurs», conclut Mme Angers. Une telle expérience ne pourra que leur être bénéfique pour leurs besoins futurs, pour ceux qui étudieront à l’extérieur, par exemple.

Qu’est-ce que les jeunes ont cuisiné ?

Pour donner une idée du travail réalisé, voici une idée des plats avec viandes que les équipes ont préparés, au moment du passage de L’Écho de La Tuque.

  • Escalopes de porc parmigiana
  • Filet de porc aux pommes
  • Bœuf à l’orange
  • Rouleaux de filet de sole

Plusieurs élèves ont trouvé les recettes sur Internet, avec l’aide de leur enseignante.