Présentation à saveur économique à la CCIHSM

ÉLECTIONS. Les quatre candidats à la mairie de La Tuque, Rémy Beaudoin, Michel Pronovost, Alexandre Quessy et Pierre-David Tremblay ont présenté leurs programmes électoraux devant 65 membres de la Chambre de commerce et d’industrie du Haut-St-Maurice (CCIHSM).

Quelle est votre vision actuelle de notre santé économique sur le territoire?

Le candidat Alexandre Quessy a rappelé qu’il est difficile d’effectuer un développement économique durable quand la population active diminue : « Si vous voulez mettre de l’argent pour développer un beau commerce, chaque année, il y a de moins en moins de gens qui vont acheter dans votre commerce», ajoute le candidat, selon qui il faut discuter de ces dossiers pour trouver des solutions.

«La ville avait un surplus de plus de 25 000 $ l’an dernier, estime pour sa part Pierre-David Tremblay. La dette se chiffre à plus de 40M$, elle a doublé en 8 ans».

Pour sa part, le candidat Michel Pronovost a mis en évidence les investissements importants apportés récemment aux installations de West Rock, Rémabec, Résolu et au groupe des Bâtisseurs. «C’est quand même réconfortant, il y a des gens qui croient en La Tuque». Toutefois, selon ce dernier, il faut se préoccuper du fait que la richesse foncière ne suit pas la même progression que la dette.

Finalement, le candidat Rémy Beaudoin insiste sur le fait que les organismes gouvernementaux et paragouvernementaux (Hydro-Québec et le CIUSSS) ont tendance à effectuer des achats regroupés, ce qui nuit à l’économie locale.

«Trop de petits entrepreneurs sont en situation de survie, trop sont déjà tombés au combat », remarque-t-il. Selon ce dernier, on est en attente de réalisation de grands projets, mais « en attendant, on passe à côté de combien d’opportunités?»

Quelle est votre vision concernant le développement économique du territoire pour les années à venir?

Pour Alexandre Quessy, le développement économique passe par le tourisme. «Mais il y a une autre option. Il faut faire prendre conscience à nos entreprises que leur développement n’est pas limité qu’à La Tuque. C’est possible de vendre à l’extérieur. Êtes-vous capable de vendre le produit que vous fabriquez à l’extérieur de La Tuque ? Si la réponse est oui, demandez-vous pourquoi vous ne le faites pas».

Pour Michel Pronovost, on doit renverser la valeur pour quant à la diminution de la population. «On doit entreprendre une vraie campagne de charme, pour montrer l’espace qu’on a, la qualité de vie exceptionnelle et les emplois disponibles». M. Pronovost veut aussi dépolitiser le conseil d’administration de la SDÉF et redonner confiance au milieu des affaires.

Rémy Beaudoin pense que La Tuque doit capitaliser sur son avantage concurrentiel : la proximité de la forêt.

« On est très chanceux d’avoir dans notre comté une ministre du Tourisme. Il faut savoir profiter de cette opportunité», rapporte M. Beaudoin, selon qui il faut arriver à retenir les touristes, s’ouvrir à leurs besoins et mettre à niveau notre offre de produits.

Pierre-David Tremblay privilégie trois axes pour le développement économique de La Tuque. «Le bois, on le récolte, on le transporte, on le coupe ailleurs. Je crois qu’il faut développer de la deuxième de la troisième transformation», évalue le candidat Tremblay. Il a rappelé que le tourisme est le deuxième ordre économique de la région avec plus de 1000 emplois. «Ce n’est pas juste de voir passer des autobus. Il faut que les gens arrêtent, qu’il y ait de petits circuits pour qu’on ait quelque chose d’intéressant à leur offrir».

«Nous avons le deuxième plus grand territoire au Québec et on envoie nos vidanges à Saint-Étienne-des-Grès. On n’est pas capable de trouver un trou ou un incinérateur ici», poursuit M. Tremblay, à propos du programme de gestion des matières résiduelles.

@ST: Quelles mesures comptez-vous mettre en place ou conserver afin d’améliorer les conditions de croissance, de développement et d’implantation d’entreprises sur le territoire?

@R: Selon Pierre-David Tremblay, La Tuque devra de se doter d’un département de recherche pour obtenir davantage de subventions pour ses projets. « Il faut se diversifier, innover, aller vers une plate-forme numérique. Shawinigan a DigiHub, il va falloir créer quelque chose qui nous appartient».

La Tuque doit aussi, selon lui, trouver une façon de faire connaître les besoins en main-d’œuvre des entreprises locales et retourner aux métiers traditionnels.

Le candidat Alexandre Quessy pour rappeler que La Tuque doit soutenir les petites et moyennes entreprises sur son territoire. «Il faut que la ville se dote d’un incubateur industriel».

Michel Pronovost milite pour des mesures incitatives pour la croissance économique. «Il faut être créatif», lance-t-il. Il veut profiter de la prochaine campagne électorale provinciale pour sensibiliser les candidats du comté de Laviolette et leurs chefs aux réalités de notre territoire. «Je veux des engagements pour qu’on reconnaisse qu’on devra avoir un statut particulier», exige-t-il. Il pense qu’on devrait également revoir le mode de fonctionnement de l’agglomération de La Tuque.

Rémy Beaudoin envisage la création d’un Conseil de l’industrie primaire de la forêt, un regroupement de fournisseurs de produits et services pouvant travailler ensemble sur des opportunités d’affaires. Si de grands projets sont porteurs d’avenir, Rémy Beaudoin estime qu’on ne doit pas mettre tous nos œufs dans le même panier. Il pense que l’argent neuf généré par la mini centrale Manouane Sipi pourrait être utilisé pour supporter le développement de PME.

Comment croyez-vous qu’il soit possible d’améliorer l’implication des Communautés autochtones dans notre milieu économique?

Pour Alexandre Quessy, les communautés Atikamekw n’attendent que d’être invitées à s’impliquer dans l’économie locale. D’ailleurs, il constate qu’elles vivent actuellement un changement de garde où les jeunes prennent leur place. «Ils peuvent nous aider dans l’offre touristique et à solutionner des problèmes de main-d’œuvre rencontrés dans nos entreprises».

«Ils représentent 25 % de notre population à La Tuque», affirme Pierre-David Tremblay. « C’est une richesse culturelle incroyable, ils sont reconnus pour leur artisanat, pour leur culture (…) il faut qu’ils soient présents dans notre économie locale».

«Je n’ai aucune contrainte à leur donner toute la place qu’ils méritent», estime pour sa part Michel Pronovost, qui pense qu’on doit leur donner confiance et respect. «Quand on a parlé du troisième investisseur dans Manouane Sipi, la majorité des dirigeants autochtones l’ont appris dans les médias».

«50% de cette population jeune est sans emploi. C’est questionnable quand on pense au manque de main-d’œuvre dans certains secteurs», lance pour sa part Rémy Beaudoin.

Selon lui, La Tuque devrait être partenaire dans tout projet pouvant soutenir les autochtones et les employeurs dans un processus d’employabilité.

Résumé de la question : en quoi votre candidature pourrait-elle influencer positivement le sort des 254 PME membres de notre Chambre de commerce?

Michel Pronovost propose des rencontres périodiques avec le conseil d’administration de la CCIHSM pour réagir rapidement et connaître les besoins des membres.

M. Tremblay pense à un forum pour parler de rayonnement et d’attractivité auprès des entreprises membres de la Chambre. « Il va falloir se donner un plan directeur, un plan stratégique. Je pense qu’à La Tuque, on n’en avait plus».

« Je veux qu’on cesse d’être en position d’attente face à l’aboutissement de grands projets, on doit développer une vision commune de la croissance, de l’argent neuf et accompagner la petite et moyenne entreprise pour être prêt quand le train va passer», mentionne pour savoir Rémy Beaudoin qui veut être un rassembleur et un facilitateur.

Finalement, Alexandre Quessy dit bien connaître les défis qu’une PME doit surmonter dans son développement.

«En encourageant le développement des PME, nous augmenterons nos chances de succès puisque nous pourrons viser plus d’un secteur d’activité», a-t-il conclu.