«Pourquoi vous amenez des enfants sur le bord de la rivière, dans la crue des eaux ?»

SÉCURITÉ.  Shanny Gauthier a publié une série de photos qui ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux cette fin de semaine. Samedi, elle se promenait avec son amie photographe dans un belvédère à Shawinigan à la recherche de clichés, en cette période de crue des eaux. Elle a aperçu un adulte, avec un enfant, prenant une photo d’un autre enfant sur une roche très près de la rivière Saint-Maurice. Remarquant le caractère inhabituel de cette scène, son amie a pris des photos. Soudainement, une vague a fouetté l’enfant, qui heureusement, n’a pas été emporté par le courant.  Mais il est tombé. Sur une image subséquente, on voit l’adulte qui l’aide à revenir sur la terre ferme. Mme Gauthier a tenu à dénoncer le comportement de cet adulte qu’elle qualifie de négligent. Tout s’est fait très vite. «On voit bien sur la photo que le petit garçon est fouetté par la vague. Je voulais le filmer, mais je me suis dit qu’il ne laisserait pas l’enfant là. L’enfant regarde en arrière une fois de temps en temps parce que j’imagine qu’il a une peur en dedans de lui. Une fraction de seconde et sa vie aurait pu être détruite», laisse tomber la Trifluvienne originaire de La Tuque, encore sous le choc. Bouleversée, elle s’explique mal comment un adulte peut permettre à un enfant de se trouver si près du danger. «Si on regarde la première photo, puis la troisième, on voit la distance qu’il a faite avec la vague. De loin, ça a paru deux mètres. Il est tombé dans les roches. Avec la quantité d’eau qui arrive, la roche glissante, un adulte n’aurait même pas pu rester là». «On voulait photographier le débit d’eau, parce que c’est impressionnant, mais je ne suis même pas descendue par peur de glisser», dit-elle. Elle ajoute qu’il y a toujours des sentiers qui permettent d’aller près des roches, mais des indications mettent les gens en garde contre la noyade. La prudence est encore davantage de mise en printemps. Elle n’a pas effectué son intervention sur Facebook dans un but sensationnaliste, mais plutôt pour sensibiliser les gens au danger de s’approcher d’un cours d’eau, surtout en période de crue printanière. On ne sait jamais ce qui peut arriver. «Ça lui a pris un certain temps avant d’aller chercher le petit gars. Moi, je me serais garrochée», déplore-t-elle. De plus, l’homme serait retourné plus loin avec l’enfant, trempé. Pas de Photoshop Shanny Gauthier est formelle : elle n’a pas eu recours à l’intervention de logiciels de retouche photo tels Photoshop. Les photos prises sont réelles. Elle ne connaît pas l’homme impliqué dans cet incident. «Pourquoi vous amenez des enfants sur le bord de la rivière, dans la crue des eaux ? », se demande-t-elle. Elle espère seulement que l’enfant ne sera pas traumatisé par la scène qu’il a vécue samedi. «Ce gars-là n’est pas le seul qui fait ça. Je ne blâme pas que lui. Je sais que d’autres vont se reconnaître. C’est pour faire prendre conscience aux gens que le danger est là, même pour une photo à mettre sur les réseaux sociaux», a-t-elle conclu.