Pannes de courant à Parent : Éric Chagnon est exaspéré

ÉLECTRICITÉ. Le conseiller municipal du secteur Parent de Ville de La Tuque, Eric Chagnon, digère mal la panne de courant qui a affecté le village pendant 24 heures mercredi. Les conséquences d’une telle interruption sont lourdes pour la communauté, d’autant plus qu’elle a duré longtemps. La panne est survenue vers 3h mercredi matin. Une partie du village a retrouvé l’électricité en début de soirée, mais une autre section de Parent n’a été rebranchée que pendant la nuit. Il a de la difficulté à s’expliquer comment une panne peut paralyser le village pendant une période aussi longue. «Ça fait des années qu’on vit ça, c’est une vieille ligne électrique (…) On veut qu’Hydro-Québec prenne les moyens pour qu’il n’y ait pas de coupure de courant», exige le conseiller, visiblement exaspéré. Parent est un secteur éloigné, la nourriture coûte cher et chacune de ces interruptions brandit le spectre de coûteuses pertes. «Ces gens-là (les commerçants) font des pieds et des mains pour offrir des services aux clients, on se fait couper le courant. Est-ce qu’on va être obligé d’acheter des réfrigérateurs au propane ou se mettre à l’éolienne ?», tonne-t-il. La panne aurait été causée par la collision d’un camion sur un poteau.  Au-delà de la cause, M. Chagnon veut passer en mode solution. «On est supposé avoir le réseau d’électricité et de production le plus efficace au monde, imaginez-vous dans un temps de canicule comme on le vit, les commerces qui ont de la nourriture», lance le conseiller qui rappelait que Parent est un point central entre le réservoir Gouin et les nombreuses pourvoiries du territoire. Rappelant le bénéfice net d’Hydro-Québec de 2,84G$ en 2017, M. Chagnon demande que la société d’état prenne les moyens d’alimenter Parent sans connaître des pannes de courant qu’il trouve trop fréquentes : «On est rendu qu’il faut s’acheter des génératrices, c’est 1500$ à 2000$». Il n’ose pas penser à ce qui arriverait si une telle panne surviendra à un temps de -40 degrés, en hiver, quoi que ce n’est pas plus rose dans les chaleurs de l’été. Il souhaiterait que son secteur soit doté d’un inventaire minimal pour toute éventualité. La panne a affecté les résidences, les commerces et aussi l’usine Arbec, qui a dû cesser ses opérations quelques heures. La panne est survenue pendant une période de maintenance de 12 heures. On a toutefois retrouvé le courant à 19h mercredi, après quoi l’usine a pu redémarrer sa production. Il y a deux semaines, on rapportait qu’une autre panne d’une douzaine d’heures y serait aussi survenue. Une oreille attentive Éric Chagnon a toutefois trouvé une oreille attentive de la part d’Hydro-Québec. La société d’état souhaite, elle aussi, se placer en mode solution. La panne est survenue un an presque jour pour jour après celle qui avait affecté le village pendant 36 heures en 2017. «M. Chagnon m’a fait part des insatisfactions de ses concitoyens. On comprend le défi, Parent, c’est un secteur éloigné. Le village est alimenté par une ligne de 58 km qui traverse un secteur boisé plus difficile d’accès», rappelle Elisabeth Gladu Conseillère, relations avec le milieu chez Hydro-Québec. Une interruption planifiée aura d’ailleurs lieu prochainement pour des travaux de maintenance sur la ligne. «Nos équipes sont en train d’évaluer la situation et d’identifier des améliorations possibles», assure Mme Gladu. Un suivi sera effectué auprès de Ville de La Tuque et de M. Chagnon. «On a l’expérience d’autres secteurs éloignés au Québec, on peut voir ce qui a été fait qui pourrait être appliqué ici», suggère aussi Mme Gladu.