Opitciwan fait pression sur le gouvernement

OPITCIWAN. Le Chef du Conseil des Atikamekw d’Opitciwan, Christian Awashish, multiplie présentement ses contacts auprès des autorités gouvernementales québécoises afin de relancer, et accélérer, les discussions concernant le dossier de l’Entente bilatérale et celui des volumes de bois associés à la scierie de Parent.

La semaine dernière, il a rencontré le ministre des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, en présence de la députée de Laviolette, Julie Boulet, et il a interpellé le premier ministre Philippe Couillard lors d’une réunion des Chefs des Premières Nations du Québec. « D’autres démarches ont aussi été réalisées afin de rappeler l’engagement électoral de reprendre les négociations afin de bonifier l’Entente bilatérale, notamment pour y ajouter la question des redevances et l’octroi de volumes de bois à Opitciwan », souligne le Chef Awashish.

En plus de la bonification de l’entente Atikamekw-Québec, ses échanges visent de manière prioritaire à faire connaître la position de la communauté à l’égard de l’avenir de la scierie de Parent et des volumes de bois. « Pour moi, c’est très clair: le gouvernement doit transférer à Opitciwan une partie des volumes de bois concernés, par le biais d’un CAF (contrat d’aménagement forestier) ou d’une garantie d’approvisionnement sur terres publiques », affirme le Chef Awashish.

Selon le Conseil d’Opitciwan, la vente des installations de Kruger en Haute-Mauricie donnerait l’occasion de corriger l’erreur de 2012, alors que le gouvernement avait refusé d’octroyer l’approvisionnement forestier à Opitciwan en optant plutôt pour un soutien à l’usine de Parent qui était pourtant déficitaire et non viable. Cette erreur a suscité la colère des membres de la communauté, qui avaient alors décidé d’ériger un blocus des opérations forestières. «On ne peut pas rester les bras croisés alors que 70 % de l’approvisionnement de cette usine est situé sur notre territoire ancestral, le Nitaskinan, sur lequel nous possédons un titre aborigène et des droits ancestraux», précise le Chef Awashish.

Avec un traitement annuel de 141 000 m3, la scierie d’Opitciwan ne roule pas présentement à plein rendement. Elle assure environ 125 emplois directs et indirects. Or, avec un approvisionnement maximal, c’est-à-dire 322 000 m3, la scierie pourrait créer 30 emplois supplémentaires et assurer un minimum de développement économique pour une communauté dont les conditions socioéconomiques sont parmi les pires au Québec. «Nous avons besoin de ce bois pour notre développement», soutient le Chef atikamekw.

Que ce soit dans le cadre de la table de négociation ou par une autre voie, le Chef Awashish est optimiste quant à son objectif de faire respecter ses droits et à faire en sorte que, dans les décisions touchant les volumes de bois en Haute-Mauricie, la communauté d’Opitciwan en tire le bénéfice qu’elle mérite.