«On est un cas unique de gestion municipale au Québec et ça doit être reconnu» -Pierre-David Tremblay

MUNICIPAL. Un peu plus d’un mois après son élection, le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay, s’est adressé aux membres de la Chambre de commerce et industrie du Haut-St-Maurice (CCIHSM) lors du dîner du maire. L’événement, on le sait, sert à mettre la table pour la prochaine année en définissant les priorités de l’administration municipale. Devant les membres de la CCIHSM, il a dressé un portrait de la situation de La Tuque : «On est un cas unique de gestion municipale au Québec et ça doit être reconnu». Le conseil d’agglomération a déposé un mémoire lors de la visite des ministres Martin Coiteux et Julie Boulet, cette semaine, où elle explique ses caractéristiques particulières et revendique davantage d’argent, pour neutraliser les effets néfastes du pacte fiscal de 2015. On sait qu’un montant de 1,3 M$ (évalué aujourd’hui à 1,9M$) manque à l’appel dans les coffres de La Tuque, ce qui a obligé l’administration de l’ex-maire Normand Beaudoin à faire des choix déchirants. La Tuque, par sa situation géographique particulière et ses 30 000 kilomètres carrés, doit assumer seule des services de sécurité publique, de protection contre les incendies, incluant quatre casernes, dont une, celle de Parent, qui est située à 250 kilomètres du centre-ville de La Tuque. De plus, la population de l’agglomération de La Tuque est passée de 16 144 personnes en 2001 à 14 911 en 2017. Il y a donc moins de monde pour assumer toute cette facture. Pourtant, en été, avec le tourisme, 64 pourvoiries, 9 Zecs et 5000 chalets, la population peut grimper jusqu’à 40 000 âmes. «On doit offrir des services comme si on était une municipalité de 40 000 habitants», évalue le maire. Selon ce dernier, l’agglomération de La Tuque doit assurer la sécurité sur une portion de 119 km de la route 155, en plus de 30 000 km de chemins forestiers. Par ailleurs, La Tuque veut davantage que les 50 % des revenus générés par la gestion des baux de villégiature dont elle a la responsabilité depuis quelques années. «Hier (mardi), on a demandé 80 % des revenus», a dit M. Tremblay. Il a d’ailleurs servi un avertissement aux ministres Coiteux et Boulet lors de leur passage à La Tuque, en lien avec les pertes du pacte fiscal : «À l’heure actuelle, si vous ne me donnez pas 1,9 M$, je ne garantis plus la taxation des gens, je ne garantis plus les services à la population et je ne garantis plus nos infrastructures et nos équipements». «Ce montant-là, ne me faites pas un «one shot deal». Je le veux récurrent, parce que nos besoins sont récurrents », a aussi demandé M. Tremblay. Il n’entend pas baisser les bras. Il ne se le cache pas, les élections provinciales ne sont pas très loin. Un élément qui peut aider dans les revendications de La Tuque, qui a trop souffert de la coupe imposée par le pacte fiscal. Pierre-David Tremblay souhaite que, sur le montant de 15 $ versé en droits de coupe au gouvernement du Québec par l’industrie forestière, 1 $ puisse être remis à Ville de La Tuque. Le bois, on le récolte, on le transporte, mais Pierre-David Tremblay aimerait que d’autres types de transformation puissent faire leur apparition dans la région. Un comité restreint a été formé, il se réunira bientôt à ce propos. «Oui, on va frapper parce que l’élection s’en vient», poursuit le maire. À titre d’exemple, il se dit convaincu que le contexte électoral a été déterminant lors de la rencontre avec le Premier ministre Justin Trudeau, à Roberval, en compagnie de l’homme d’affaires Danny Morin, pour aller chercher les 26 M$ pour développer le réseau cellulaire et l’accès à Internet. https://youtu.be/08KAyMj2ml8