«On a eu sérieusement l’impression de se faire endormir»
Demandes de La Tuque face à des monteurs de lignes ÉLECTRICITÉ. Les autorités municipales de La Tuque poursuivent leur combat pour obtenir des délais d’intervention plus courts dans le cas de panne de courant en Haute-Mauricie. La Tuque ira jusqu’à s’adresser au gouvernement du Québec pour obtenir la présence de monteur de lignes en tout temps dans l’agglomération. Le maire a également l’intention de solliciter la communauté des affaires et les milieux industriels pour obtenir des appuis pour faire bouger ce dossier. Le maire réfute les allégations voulant que le service à La Tuque soit de qualité comparable à celui offert dans d’autres villes. «Si les autres villes sont à la même situation que nous, ça me permet de vous dire que le service est très médiocre», décroche le maire Tremblay. Il va plus loin : «Quand on répète, dans les communiqués, que La Tuque n’a rien à envier aux autres municipalités du Québec, je m’excuse, le service est pourri». Il a soulevé que les délais peuvent être très longs, jusqu’à trois heures, lorsque les monteurs de lignes partent de Trois-Rivières pour venir travailler à La Tuque. «Pour Lac-Édouard, on parle d’un délai minimum de 4h30 et on a vu jusqu’à 6h», fustige le maire. Au passage, il souligne la qualité du travail des monteurs de lignes : «Hydro-Québec tente de nous faire déraper pour qu’on personnifie le dossier des monteurs de ligne. On n’embarque pas. Leur travail est de qualité (…) Le week-end ou lorsque ces gens-là sont en vacances ou en maladie, ils ne sont pas remplacés». Il a rappelé que le délestage effectué à partir de Trois-Rivières, quand les monteurs de lignes ne peuvent pas couper le courant dans un périmètre donné, peut priver de courant la ville dans une proportion d’un tiers ou de la moitié. Ce type d’événements peut survenir cinq à six fois par année. Des pannes qui occasionnent des coûts pour les commerces, les industries. «Ce n’est pas un nouveau service qu’on demande, on l’a toujours eu», tranche le maire. https://www.youtube.com/watch?v=XIvpVqotXvA&feature=youtu.be « On nous envoie des gens qui ne connaissent pas le milieu rural et forestier. Par les gens des relations avec le milieu, on a tendance à minimiser, nous «entourlouper», mais la réalité, est que le manque d’électricité est aggravé dans le milieu rural parce qu’on manque d’eau aussi. Les puits artésiens fonctionnent avec des pompes de 220 volts. On minimise le secteur agricole. 450 bêtes dans une étable, qui n’a pas de ventilation pendant des heures, c’est grave», blâme M. Tremblay. «Lorsqu’un appel entre pour différents types d’interventions, comme des fils tombés, notre devoir est de sécuriser les lieux. S’ils ne sont pas sécuritaires, on doit rester sur place en attente d’une équipe de Shawinigan ou de Trois-Rivières. Ce sont des coûts pour la population», déplore Serge Buisson, directeur du service des incendies. Des coûts qui peuvent parfois représenter 1700$ ou 1800 $ pour une intervention.
Sept barrages sur le territoire, un à proximité du centre-ville. C’est paradoxal. On ne peut pas demander aux gens de se munir de génératrices. Pierre-David Tremblay.
« On leur a amené des pistes de solutions. Gaz métro, lorsque leur personnel de garde n’est pas disponible, a un entrepreneur qui assume la garde pour répondre lorsqu’on a une fuite de gaz (…) Hydro-Québec nous a sorti beaucoup de chiffres mais moi je ne marche pas avec des statistiques, je marche avec des faits. On a eu sérieusement l’impression de se faire endormir, parce qu’ils nous disent qu’on a trois monteurs de lignes depuis septembre, mais ce n’est pas le cas», ajoute le directeur des incendies. «Il faut se faire comprendre» La Tuque entend envoyer une facture à Hydro-Québec, pour pallier les coûts associés aux délais d’arrivée des monteurs de ligne, lorsqu’ils arrivent de l’extérieur. Représentant le Conseil de la nation Atikamekw, Dany Chilton a rappelé que l’élément de la sécurité est au premier plan. «L’agglomération de La Tuque est un territoire unique par notre isolement. On ne peut pas embarquer dans des statistiques avec Shawinigan ou Trois-Rivières pour les délais d’intervention. C’est illogique», pense pour sa part le conseiller municipal Roger Mantha. M. Tremblay entend mobiliser les milieux commercial et industriel. « J’ai commencé à rencontrer les industriels, M. Pacarar pour l’usine, M. Réjean Paré pour la foresterie (…) On va renseigner les gens, obtenir des lettres d’appui, des résolutions (…) Je vais rencontrer la députée, Mme Tardif, le ministre régional, M. Boulet et on va monter jusqu’au gouvernement. Il faut se faire comprendre», insiste Pierre-David Tremblay. Aussi, la ville est revenue sur son départ précipité de la rencontre du 23 octobre avec Hydro-Québec. On sait que les représentants de La Tuque ont quitté la table à peine 30 minutes après le début, n’ayant visiblement pas obtenu satisfaction quant aux demandes face à la présence régulière de monteurs de lignes à La Tuque. C’est par un geste spontané d’exaspération que les représentants de La Tuque ont quitté la rencontre, constatant qu’il n’obtiendrait pas réponse à leurs demandes face aux monteurs de lignes. Le maire a toutefois rappelé qu’Hydro-Québec investira 30 M$ dès 2019 dans la ligne de 58 km alimentant le secteur Parent et que des travaux de déboisement seront effectués dans les secteurs de Lac-Édouard et de La Croche. Réaction d’Hydro-Québec