Nouvelle rencontre entre Smurfit-Stone et les syndiqués

L’Écho a appris en primeur que la partie patronale de l’usine Smurfit-Stone est venue rencontrer les représentants syndicaux du local 34 à La Tuque vendredi dernier, une rencontre qui n’a vraisemblablement mené à rien selon Luc Pelletier, président syndical de la section du local 34.

« Je suis content qu’ils ne nous aient pas demandé d’aller les rencontrer à Montréal, nous aurions perdu notre temps, mentionne M. Pelletier. Ils ne voulaient pas négocier avec nous, ils voulaient nous imposer ce qu’ils nous avaient déjà proposé, je n’appelle pas ça de la négociation. Je ne demanderai pas aux syndiqués de se prononcer de nouveau s’il n’y a pas de nouvelles offres sur la table. Ils se sont déjà prononcés sur la première proposition et l’offre a été refusée à 99 % avec un taux de participation de 95 %. »

Conscient de toute la polémique qui a découlé du rejet de la dernière proposition, Luc Pelletier juge que si Smurfit-Stone veut fermer, ce ne sera pas en raison de la décision prise par les membres de son syndicat. « La compagnie peut fermer l’usine n’importe quand. Au moment où les usines de Bathurst, de New Richmond et de Portage-du-Fort ont fermé, elles n’étaient pas en grève. » Le président du syndicat Unik ajoute « il n’y a personne qui veut que ça ferme, on veut tous que ça vire, mais là il faut que le monde comprenne que notre contrat est échu et qu’on veut négocier. »

Luc Pelletier est également revenu sur les attaques qui ont été proférées contre lui dans les médias. « Il y a beaucoup de commentaires qui proviennent de personnes que je ne connais même pas, ça ne m’empêche pas de dormir la nuit. J’ai l’appui des gens du 34 et c’est ça qui est important pour moi. »

Arrêt temporaire de la machine quatre

Pendant la nuit du 2 au 3 août, la machine quatre s’est arrêtée, il n’en fallait pas plus pour que des rumeurs se mettent en branle concernant la possibilité que les employés aient commencé les moyens de pression, des rumeurs toutes démenties par Luc Pelletier. « C’est dû à un manque de personnel. Habituellement, on a besoin de 15 personnes pour faire fonctionner la machine, à 14 c’est difficile, mais on y arrive, à 13 ça devient extrêmement compliqué, à 12 c’est juste impossible. » Ce genre de situation survient en moyenne deux fois par année, souvent dans la période estivale. Fait inhabituel, l’équipe de jour a dû attendre un appel des dirigeants de Chicago pour remettre la machine en état de marche.

Les revendications du 34

La principale préoccupation du local 34 concerne le recul que demande Smurfit-Stone par rapport à la suppression de leurs fonds de pension à prestations. M. Pelletier a bien voulu résumer : « Quand Smurfit a acheté en 2000 il y avait beaucoup d’argent dedans et Smurfit en a profité, ils ont pris des congés de cotisations et maintenant il manque de l’argent dans le fonds de pension. Ils trouvent que ça coûte trop cher, alors ils demandent que les prochains employés ne puissent pas y adhérer. Si les prochains employés ne figurent plus dans notre fonds, ça veut dire que notre fonds va arrêter un moment donné, c’est purement mathématique. Un fonds de pension, c’est censé d’avoir une durée de vie aussi longue que celle de l’usine. On a signé un moratoire avec la compagnie pour le fonds de pension jusqu’en 2014, la compagnie veut ouvrir ce moratoire-là et ils veulent enlever l’indexation aux retraités. » Concernant les offres salariales, Smurfit-Stone demande un gel pour les deux prochaines années et une augmentation de 2 % pour l’année trois et l’année quatre de la convention.