«Nous sommes les seuls compétents pour sauvegarder notre culture, notre langue et nos savoir-faire» – Constant Awashish

POLITIQUE. Le grand chef/ président du Conseil de la nation atikamekw, Constant Awashish, accompagné d’élus atikamekw, était à Québec la semaine dernière pour la consultation du gouvernement du Québec en vue de l’élaboration d’un premier plan d’action gouvernemental en matière de développement social autochtone.

Ce plan d’action, sous la coordination du Secrétariat aux affaires autochtones, a pour objectif de proposer de nouvelles interventions qui viseront l’amélioration des conditions de vie des Autochtones et une meilleure coordination des interventions gouvernementales déjà en place.

«Nous avons accepté l’invitation du gouvernement du Québec pour leur faire connaître nos besoins et surtout bien leur faire comprendre la spécificité de la Nation atikamekw. Bien que les besoins puissent être semblables, chaque Première Nation vit dans un environnement socioéconomique à l’intérieur duquel les priorités peuvent varier. C’est ce dont le gouvernement du Québec doit tenir compte dans son plan d’action. Trop souvent par le passé, les gouvernements ont pris des décisions, ont élaboré des politiques et mis en place des plans d’action sans réellement consulter les principaux intéressés», lançait le grand chef Constant Awashish.

Le grand chef a profité du fait que de nombreux intervenants du milieu soient assis à une même table pour pouvoir partager ses préoccupations et faire part de possibles solutions.

«Les vraies solutions aux problèmes se trouvent dans une plus grande autonomie dans les différents secteurs. Il serait important de favoriser un meilleur partage des richesses, par exemple, en recevant des dividendes de la rente économique engendrée annuellement sur nos territoires. Il est aussi question de respecter notre droit inhérent à notre autonomie. Nous sommes les seuls compétents pour sauvegarder notre culture, notre langue et nos savoir-faire», poursuivait le grand chef.

Le chef de l’APNQL, Ghislain Picard, joint sa voix à celle du grand chef Awashish pour insister sur l’importance d’être les maîtres d’œuvre du développement social de nos nations.

Le chef Picard, qui a également participé à la rencontre convoquée par le gouvernement du Québec, a souligné que le développement social est indissociable de l’urgence pour les Premières Nations de développer leurs économies. Et celles-ci sont tributaires d’un plus grand accès aux territoires et aux ressources.

« Nous reconnaissons que l’intention du Québec peut ouvrir de nouveaux horizons visant le redressement social de nos communautés. Cependant, il faut aussi que le gouvernement québécois reconnaisse que l’absence d’une relation politique réelle, fondée sur la bonne foi, peut ralentir toute démarche visant l’amélioration du contexte social au sein de nos communautés », a tenu à déclarer le chef de l’APNQL à l’issue de la rencontre.

Pour l’occasion, des centaines de participants dont des chefs, des maires inuits ainsi que des représentants des organisations autochtones se sont déplacés pour se faire entendre.

« Ces consultations sont l’occasion d’échanger avec les représentants autochtones afin d’identifier ensemble comment mettre en commun nos efforts dans le but d’agir de manière encore plus efficace et concertée, mais aussi de déterminer quelles mesures concrètes pourraient être déployées pour améliorer la qualité de vie des Premières Nations et des Inuits (…) À terme, l’objectif est de parvenir à une amélioration tangible de la qualité de la prestation de services aux citoyennes et citoyens autochtones», déclarait le ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, dans son communiqué.