Monteurs de lignes : «On va faire un combat que nul ne va arrêter»

ÉLECTRICITÉ.  Le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay, s’est clairement dit inquiet face au fait qu’il n’y ait pas de monteurs de ligne en tout temps à La Tuque. Actuellement, deux monteurs de ligne sont à l’emploi d’Hydro-Québec à La Tuque, mais ne sont pas remplacés s’ils partent en vacances ou sont mobilisés sur une autre intervention. Selon M. Tremblay, le délai d’intervention est beaucoup trop long lorsque le service d’incendie doit faire appel à Hydro-Québec pour couper le courant, quand les monteurs de ligne doivent partir de Trois-Rivières. «Quand il y a des monteurs de lignes disponibles localement, on fait appel à eux, ils vont dans le poteau et coupent le courant. C’est réglé». Là où on a aussi un problème, ajoute le maire Tremblay, c’est lorsqu’on doit faire du délestage à partir de Trois-Rivières. «Le délestage ne coupe pas une maison. Il va couper la ville, soit d’un tiers ou  en deux. La journée où on va faire ça et qu’ils vont priver l’hôpital d’électricité, j’ai un problème», lance-t-il. La Tuque veut la présence de monteurs de ligne 7 jours, 24 heures sur 24, 365 jours par année. «Je continue de dire dans les médias et à qui veut l’entendre, même à Hydro-Québec, que je suis très inquiet jusqu’au 29 août (date où La Tuque rencontrera des dirigeants d’Hydro-Québec) et c’est sérieux». Une situation tout aussi inacceptable pour le directeur du Service de prévention des incendies de Ville de La Tuque, Serge Buisson, qui s’est montré très inquiet de la situation dans une lettre adressée au maire. «Dans un incendie de bâtiments, il faut que ce soit sécuritaire. Si le bâtiment est alimenté en électricité, c’est dangereux pour nos pompiers (…) C’est une de nos procédures, il faut Hydro sur place pour couper le courant. Quand la centrale 911 fait la demande, s’il n’y en a pas en ville, ils partent de Trois-Rivières et ça peut prendre jusqu’à trois heures», fait-il remarquer à L’Écho de La Tuque. Nul besoin de chercher loin pour trouver un exemple. Le 28 juillet, au terrain de dek hockey de la rue Saint-Michel, un fil est tombé dans une flaque d’eau et est demeuré alimenté en électricité. Dès leur arrivée, les pompiers ont évacué le terrain et ont dressé un périmètre de sécurité. «Ils ont dû attendre l’arrivée des employés d’Hydro-Québec et ça a mobilisé mon équipe trois heures», déplore le directeur. Il peut aussi arriver que ces monteurs de lignes soient affectés à d’autres travaux et ne soient pas disponibles pour certaines urgences. «Je suis toujours en attente de l’offre qu’on m’a faite (chez Hydro-Québec) de Mme Anne Bourget (d’entrer en contact avec le PDG d’Hydro-Québec, Éric Martel)», a tenu à rappeler le maire. Il a fait savoir que contrairement à ce qui avait été véhiculé dans les médias, ce n’est pas La Tuque qui avait exprimé le souhait de communiquer avec le PDG d’Hydro, mais l’offre provenait bien de la société d’État. Évidemment, La Tuque va suivre avec beaucoup d’intérêt les améliorations devant découler des travaux du 6 août, sur la ligne desservant le secteur Parent, là où on dénombre de fréquentes pannes sur le réseau d’Hydro.  

On va faire un combat que nul ne va arrêter. Comme maire, je ne peux pas faire de l’aveuglement volontaire sur des choses comme ça. Il va falloir qu’ils y répondent avant le 29. On est inquiet et on n’est pas à l’abri d’un feu Pierre-David Tremblay