Mission : sauvetages en forêt

URGENCE. Le Haut-St-Maurice représente un territoire de 30 000 kilomètre carré de lacs, rivières et de chemins forestiers. Un grand terrain de jeu pour la chasse, la pêche, le VTT et la motoneige, mais malheureusement aussi, dans certains cas, propice à des accidents qui nécessitent une intervention de la part des services d’urgence.

Or, les services d’urgence ne s’opèrent pas dans la région de La Tuque de la même manière que dans un grand centre. L’accessibilité au territoire est un enjeu majeur.

Une étape importante est la localisation des personnes qui ont besoin d’une intervention de la part des services d’urgence.

Car cette étape permettra de déterminer si l’endroit où on doit aller chercher les patients est carrossable ou non.

« Carrossable signifie que nos véhicule d’urgence peuvent s’y rendre. Si la  personne dit qu’elle ne peut se rendre que par un véhicule 4×4, il faut aller vers un autre plan», signale Jimmy Lessard, superviseur aux opérations à la Banque de techniciens ambulanciers du Québec (BTAQ).

L’autre plan, c’est souvent l’essentielle collaboration du Service de prévention des incendies de Ville de La Tuque. « On a une super de belle participation de la part du service d’incendie», constate M. Lessard. Une quinzaine d’interventions sont effectuées conjointement avec le Service des incendies chaque année.

Dès qu’une intervention est déclarée dans un secteur non carrossable, le service d’incendie devient le point de rencontre de tous les intervenants. « On établit un poste de commandement, on trouve des stratégies, des véhicules adaptés pour pouvoir partir», énumère Jimmy Lessard. La Sûreté du Québec est également un partenaire privilégié  qui prend aussi part aux opérations.

Lors que la centrale reçoit les informations selon lesquelles le secteur où on doit se rendre n’est pas accessible pour les ambulances, on appelle le Service d’incendie.  «Nous avons un protocole. Les policiers, les ambulanciers viennent ici et on établit ensemble un plan de match», précise Serge Buisson, directeur du Service des incendies de Ville de La Tuque. Son service possède les éléments de cartographie et géomatique pour arrimer tous les efforts qui seront déployés, puisque c’est lui qui devient responsable d’amener les ambulanciers vers les personnes en détresse.

Le Service des incendies a signé une entente avec le ministère des Ressources naturelles pour l’utilisation de motoneiges ou de VTT dans les situations d’urgence. D’ailleurs quelques employés du Ministère sont des pompiers municipaux de La Tuque et ont une excellente connaissance du territoire forestier du Haut-Saint-Maurice, ce qui facilite beaucoup les choses.

Des équipements indispensables

Il faut savoir que le Service de prévention des incendies possède deux traîneaux d’évacuation, dont un a été offert par le Club motoneige La Tuque l’an dernier. Souvent,  ce sont deux paramédics qui partiront avec deux membres du service d’incendie lorsqu’ils se rendent dans un territoire plus difficile d’accès. On utilise toujours deux motoneiges ou VTT pour ne prendre aucune chance, en cas de panne.

Avec les véhicules d’urgence, on se rend le plus loin possible où les chemins sont carrossables, après quoi les motoneiges ou les véhicules tout-terrain feront le reste du trajet.

La majorité du temps, les gens qu’on doit secourir sont dans des secteurs plus faciles d’accès.  «On a un bon réseau de routes forestières dans la région et elles sont relativement bien entretenues, mais il y a quand même des secteurs qui ne sont accessibles qu’en motoneige», poursuit M. Lessard. D’ailleurs, il est déjà arrivé que les services d’urgence aient dû faire plus de 60 kilomètres en motoneige pour atteindre un patient qu’on devait secourir.

Avec le temps, on a réussi à obtenir des accords avec le CIUSSS pour faire l’achat d’habits de motoneiges et de casques. « Dans nos véhicules ambulanciers, on a des téléphones satellitaires pour assurer une bonne communication en forêt. Il peut arriver qu’on doive rappeler la centrale pour obtenir de l’information supplémentaire».

Le Service d’incendie est d’une aide précieuse, notamment quand on doit effectuer des sauvetages en hauteur, un élément sur lequel les membres ont suivi une formation.

 «Nous avons de bons partenaires. Qu’on parle de réunion de coordination annuelle ou d’opérations terrain, ça va bien. Tout le monde est ouvert à travailler ensemble ». Les secteurs de Wemotaci, de Parent ou Lac-Édouard comptent aussi parmi ceux qui collaborent à l’occasion avec les services d’urgence de La Tuque.

La localisation

Jimmy Lessard insiste : une des clés pour les sauvetages en forêt est la localisation. «Quand les gens peuvent nous fournir les coordonnées GPS ça nous facilite la tâche. C’est pour cette raison qu’il y a eu l’implantation de bornes d’évacuation en forêt. De plus en plus, on commence à avoir des appels d’urgence liés à des bornes d’évacuation, les gens savent où ils sont. C’est un endroit précis que nous retrouvons sur les cartes», fait-il savoir. Il faut donc donner des indications claires à la centrale d’urgence afin de permettre aux paramédics d’être encore plus efficaces.

Le fait d’avoir un téléphone satellite sur soi peut évidemment faciliter les choses.

Un modèle

La coordination des intervenants dans le milieu forestier du Haut-St-Maurice est reconnue comme étant un modèle à travers toute la région.

Selon Serge Buisson, La Tuque est sollicitée à l’occasion par d’autres régions afin d’obtenir leur façon de travailler.