Mine de mica : accord entre Wemotaci et Imerys Canada

La communauté de Wemotaci vient de conclure un accord de développement avec la firme Imerys Canada inc, qui exploite une mine de phlogopite (mica) au lac Letondal à 42 km de la communauté.

La mine est exploitée depuis les années 1970 et Imerys en est propriétaire depuis une dizaine d’années. L’accord vient établir les modalités d’exploitation de la mine, en respect avec des valeurs de confiance, de respect la transparence et de collaboration.

« C’est une journée importante pour Wemotaci », affirme la vice-chef, Alys Quoquochi.

Selon elle, l’annonce permettra d’encadrer la relation entre Imerys et le CAW.

Mme Quoquochi rappelait qu’un important virage a été entrepris en matière de développement économique à Wemotaci.

Pendant les périodes d’exploitation, qui durent quelques mois chaque trois ans, une vingtaine de personnes y trouvent du travail, en plus d’une quinzaine à l’usine de Boucherville. Le minerai y est acheminé par train.

La mine est en opération depuis les années 70, mais est la propriété d’Imerys Canada depuis une dizaine d’années. Le mica est exporté dans une vingtaine de pays.

« Alors que le mica est en compétition avec nous vient souvent de pays où les pratiques de gestion du personnel diffèrent des nôtres, cet accord va nous permettre de rendre notre mica encore plus responsable en nous permettant d’assurer l’acceptabilité sociale de nos opérations, en maximisant les retombées locales de notre activité et aussi en nous assurant de maintenir une communication constante et respectueuse avec la communauté des Atikamekw de Wemotaci », dit M Fournier-Bélanger.

Les gens de Wemotaci auraient-ils des possibilités d’emplois à la mine du lac Letondal ? « On le fait depuis  les dernières campagnes. On a toujours essayé de favoriser l’employabilité des gens de Wemotaci. Toute l’activité de transport est assurée par une société atikamekw et on vise à maximiser le nombre de  membres de la communauté qui y travaillent », lance Philippe Fournier-Bélanger, directeur d’Imerys Canada. Mais aucun engagement précis n’a été dévoilé.

« En plus d’établir une relation respectueuse avec Imerys, cet accord démontre aux hautes instances de l’industrie minière qu’il est avantageux pour les entreprises de travailler dans un esprit de collaboration et de respect avec les Premières Nations », a déclaré le chef Francois Néashit.

Le montant des retombées financières pour Wemotaci n’a pas été dévoilé. La communauté insiste sur le fait qu’on veut être partie prenante du développement économique de Wemotaci.

« Nous avons de la main-d’œuvre de qualité et des entrepreneurs qualifiés disposés à travailler avec les entreprises », affirme la vice-chef.

« Il y a certaines activités qu’on s’engage à donner à contrat de gré à gré à des entreprises locales, il y a une participation à nos appels d’offres, offrir des stages à notre usine de Boucherville en priorité à des membres de la communauté, la création du lieu d’échanges communautaires, la formation d’un comité de suivi où on va s’asseoir annuellement avec la communauté », énumère Philippe Fournier-Bélanger.

Un sous-comité est aussi mis de l’avant pour s’assurer que la fermeture de la mine se fasse toujours en lien avec les préoccupations de la communauté. Notamment, l’entente prévoit la construction d’un site d’échange communautaire sur le territoire. « On a l’intention de construire un camp sur place qui va servir à la transmission culturelle (…) On a de plus en plus de nos membres qui sont urbanisés. Dans les prochaines années, il va y avoir 50% de nos membres qui vont être urbanisés », soutient le conseiller Guy Laloche, selon lequel il est important de préserver la culture et la langue atikamekw.

Pourquoi cet engagement envers Wemotaci ?

« On a un des micas les plus responsables au monde, on le rend encore plus responsable (…) On est dans cette démarche-là, de travailler avec les communautés locales, c’est important pour nous, ça fait partie de nos valeurs », ajoute M. Fournier-Bélanger.

La mine, estime-t-il, pourrait être exploitée pendant encore une centaine d’années.