Métier : grutier

CONSTRUCTION. TC Media présente le portrait de trois grutiers, qui exercent leur profession à la paroi rocheuse, près de la Centrale La Tuque d’Hydro-Québec. Nous avons rencontré Yannick Couture, Pierre-Luc Gaudreault et Patrick Béland en marge des travaux et ils ont accepté de parler de leur travail.

Quant à lui, le travail des grutiers est particulier à La Tuque, quoiqu’il n’y ait pas de contrat modèle sur lequel on pourrait calquer pour expliquer leur métier. Et surtout, à 99 % des cas, ça se fait toujours loin de chez soi dans des conditions exceptionnelles. « Ça prend des conjointes et des enfants très compréhensifs», affirment les trois compagnons de travail, à l’unisson. Voilà pourquoi ils ont loué une chambre en haut du restaurant le Parasol.

Dans ce cas-ci, leur travail consiste à utiliser leur grue pour monter les travailleurs. Avec l’aide des gens qui se trouve dans le panier, les grutiers doivent les monter à l’endroit précis où des travaux doivent être exécutés. Souvent la hauteur des travaux effectués atteint tout près de 200 pieds. Ils sont toujours en contact avec les gens qui sont dans le panier : « Nous marchons par la radio. Souvent on ne voit pas ce que l’on fait, ce sont les gens qui nous dirigent».

Les grutiers de 15 ans d’expérience savent bien qu’ils ont la vie de travailleurs entre leurs mains. On ne prend rien à la légère. « C’est dans notre métier le faire attention aux gens. On doit constamment être alerte. Tu as un problème familial, tu dois le laisser chez toi. Tu ne peux pas te permettre de ne pas avoir la tête au travail», résume M. Couture. « Il faut toujours que tu sois attentifs et que tu aies de bons réflexes», ajoute ses deux compagnons de travail.

« C’est un chantier dangereux, car des roches peuvent tomber. Guay a fait faire des cages sur mesure pour nous protéger avec un grillage au-dessus de nos cabines. Nous avons des limites à respecter», fait également remarquer Yannick Couture. De toute évidence, on ne lésine pas avec la sécurité sur le chantier. De la formation a également été donnée à tous les travailleurs. De même, si les vents excèdent 25 km/h, on arrête les travaux en hauteur et on se consacre à l’entretien de la machinerie.

Une des grues utilisées pèse 90 tonnes et permet d’atteindre une hauteur de 230 pieds alors que l’autre a un poids de 275 tonnes et peut rejoindre 290 pieds.

Leur travail est facilité par la technologie moderne, qui dote les grues d’équipements vraiment spécialisés. Les normes sont très strictes aussi. Toutes les grues sont dotées d’ordinateurs de bord ainsi que des balances qui indiquent le poids des personnes qui sont dans le panier, le rayon et la distance.

Souvent, les grutiers ont une machine qui leur est attitrée, comme c’est le cas pour Pierre-Luc Gaudreault et Yannick Couture qui sont attachés à un modèle «flambant neuf» de 2014. Cela leur permet de mieux la connaître, mieux l’entretenir et diminuer les risques de bris. Cette machinerie est celle qui les suivra, peu importe l’endroit où ils se rendront travailler.