Mémoire : La Tuque précise ses demandes à Gazoduq

Dans un mémoire, Ville de La Tuque a précisé ses demandes en guise de compensations pour le passage de 165 km sur son territoire de la conduite de gaz naturel qui doit se rendre à l’usine de GNL-Québec à Saguenay à la suite de la proposition de Gazoduq, en septembre.

L’entreprise allouait un montant annuel de 10M$ pendant 25 ans à Ville de La Tuque.

Si la Ville reconnaît l’effort de Gazoduq, qui, dit-elle, a compris l’importance de rallier les communautés à son projet en effectuait des consultations, elle estime que son offre n’est pas suffisante.

La Tuque veut démontrer qu’elle ne souhaite pas qu’obtenir des considérations financières, mais elle veut voir davantage d’actions s’inscrivant dans ses objectifs de devenir encore davantage une ville verte, une des raisons pour lesquelles le maire, Pierre-David Tremblay, s’est toujours dit favorable, mais prudent face au projet.

«Nous, l’environnement, on voit ça de façon mondiale. […] On explique dans la mémoire que La Tuque est une ville verte, où plus de 90% du territoire est forestier», explique le maire, précisant que les usines de La Tuque fabriquent des produits de qualité destinés à des consommateurs du monde entier.

Les organismes communautaires

Ainsi, la Ville aimerait que le montant de 654 000$ versé pour un organisme communautaire régional soit plutôt déposé dans un fonds dédié aux organismes communautaires locaux pour des projets. «Nous demandons que ce fonds, qui pourrait s’appeler le Fonds communautaire Gazoduq, soit géré par notre équipe du Service de développement économique et forestier (SDÉF) […] Nous sommes prêts à créer une corporation indépendante […] pour assurer une saine gouvernance de ce fonds», lit-on dans le mémoire, rédigé par la directrice des communications, Hélène Langlais.

Le milieu scolaire

La Tuque ne souhaite pas que le montant de 580 000$ prévu pour le milieu scolaire se retrouve uniquement dans les coffres de la Fondation de L’UQTR. «Nous comprenons votre souci d’équité envers les universités de chacune des régions qui accueillent vos installations, mais en ce qui nous concerne, l’UQTR offre très peu de services à La Tuque», rapporte le mémoire.

En conséquence, La Tuque exige que les sommes à verser, qui restent à définir, soient divisées entre les différents établissements oeuvrant dans l’agglomération : l’UQTR, le Cégep de Shawinigan, l’École forestière de La Tuque, de même que les écoles primaires et secondaires.

Indexation

Puisque l’entreprise va perdurer dans le temps, on veut développer avec Gazoduq un mécanisme d’indexation des montants proposés, chaque 5 ans.

Le maire Pierre-David Tremblay l’a souvent indiqué, il n’y a pas que les installations de Gazoduq qui doivent faire l’objet d’une compensation. On souhaite aussi être compensé pour le gaz naturel qui y circulera. La communauté va revendiquer, aussi souvent qu’elle le pourra, des compensations pour les ressources naturelles qui transitent sur le territoire, pour définir des projets de développement économique liés aux énergies nouvelles et renouvelables.

«La Tuque a amorcé, il y a quelques années, un virage vert et nous entendons poursuivre cette lancée. Votre projet vient, d’une certaine façon, freiner cet élan, alors ce fonds issu des blocs d’énergie que vous transporterez nous aidera à réaliser nos ambitions en matière d’énergies nouvelles et renouvelables. L’empreinte que vous laisserez chez nous pourra être compensée par de nouveaux projets plus verts, car La Tuque a l’ambition de devenir une référence en matière environnementale au Québec», note le mémoire. Cette notion de protection environnementale viendrait renforcer encore davantage l’acceptabilité sociale du projet de Gazoduq.

Finalement, devant les conséquences négatives liées au pacte fiscal avec le gouvernement du Québec, Ville de La Tuque demande de devancer le moment où des fonds seront versés. «Nous voulons qu’une partie des montants négociée soit versée dès le début des travaux de construction, lorsque le projet aura reçu toutes les autorisations nécessaires pour sa réalisation est non seulement au moment où l’entreprise sera en opération».

«Le virage environnemental, on y tient, on y croit. Ce n’est pas juste dans des déclarations d’urgence climatique. On le démontre dans l’action par notre mémoire, parce qu’on a pris position, parce que ce projet est viable et accepté socialement» conclut M. Tremblay.