Mathieu Fortin démystifie les étapes insoupçonnées de la création d’un livre
LIVRE. Lorsqu’un roman nous parvient, on voit le produit fini, sans jamais vraiment songer au processus de création qui a mené à l’histoire captivante qu’on parcourt à travers les pages. L’auteur d’origine latuquoise Mathieu Fortin a voulu démystifier tout ce qui entoure la création, l’écriture d’un roman, parce que le processus n’est pas si simple. Ainsi, il s’est rendu à la librairie ABC rencontrer des clients qui souhaitaient connaître le processus exact de création et pourquoi pas, y participer. L’auteur était en écriture, en direct. Branché sur un gros écran, son ordinateur a pu permettre aux gens présents de voir se dérouler devant eux la création d’un roman. Ils ont pu soumettre des idées liées aux thèmes mis de l’avant par l’auteur à chaque séance. Leurs idées pourraient se retrouver dans le roman quand il sera publié. Sur le grand écran, on voit les textes qu’il a pondus pour un éventuel livre, et à droite, les annotations de l’éditrice. Car du premier jet à l’impression, il y a un travail colossal. Sur le grand écran, on peut voir les dialogues entre l’auteur et l’éditrice menant aux changements qu’on apportera dans le volume. «Il y a un chapitre que j’ai dû changer de place dans le roman. On a discuté, avec les gens, des changements que ça implique pour tous les chapitres suivants, les réajustements. Ils pouvaient le voir sur place», signale Mathieu Fortin. Mathieu Fortin n’a pas peur de montrer qu’un auteur peut faire des erreurs dans son processus de création. Ça fait même partie du travail : «Ça ne me gêne pas de montrer mes maladresses. Il y a des écrivains qui ne voudront pas qu’on voit cet aspect-là du travail, mais c’est ça, le processus. Il n’y a personne qui sort un premier jet, qui est parfaitement publiable. Il y a toujours des choses à retravailler». Mathieu Fortin écrit dans la collection jeunesse «C ma vie», chez Guy Saint-Jean, depuis 2016. «Ce sont des romans qui se déroulent dans une polyvalente. Tous les romans que je publie dans cette collection sont liés ensemble. C’est une polyvalente qui s’inspire beaucoup de l’école secondaire, ici (Champagnat), mais dans un village près de Montréal». L’ouvrage sur lequel il travaille actuellement s’appelle Nathan. Nathan était un intimidateur dans le livre «Mathias». Dans le nouvel ouvrage, on va découvrir pourquoi il est comme ça. Les gens qui ont participé au processus de création n’avaient pas nécessairement lu la collection C ma vie. Une interaction entre le public qui se fait depuis quelques années, mais qui est en même temps encore rare. «Je fais beaucoup d’animation dans les écoles et j’aime parler du processus d’écriture. La création, c’est toujours mystérieux pour les gens alors que c’est relativement instinctif», confie Mathieu Fortin. Il a recueilli des anecdotes des gens présents, qui serviront à l’écriture éventuelle d’un autre livre, à paraître plus tard. Certaines histoires pourraient donc orienter Mathieu Fortin. «C’est de faire réaliser aux gens qu’on peut s’inspirer d’à peu près n’importe quoi autour». La Haute-Mauricie La Haute-Mauricie a fortement inspiré Mathieu Fortin dans son écriture, puisqu’il y a passé sa jeunesse. «Morphoses (nouvelles fantastiques) est un bon exemple. Les nouvelles qui sont à l’intérieur se déroulent toutes aux alentours d’ici. Dans plusieurs textes, il y a des références au Sanatorium de Lac-Édouard, c’est vraiment un lieu mythique dans mon imaginaire». Une autre histoire s’est déroulée en partie dans la bâtisse 0-100-20 du lac St-Louis. Le résident de Nicolet a publié plus d’une vingtaine d’ouvrages, depuis 2008. «Nathan va être mon 21e», résume-t-il. Après avoir baigné dans les histoires fantastiques, il se définit maintenant comme un écrivain jeunesse, qui écrit pour les 10-14 ans, même s’il n’écarte pas la possibilité de replonger également dans des histoires de peur.