Manouane Sipi, où en est-on ?

INVESTISSEMENT. La minicentrale Manouane Sipi est un sujet qui a soulevé bien des passions, ces dernières années, alors que le projet a été remis sur les rails, après avoir été abandonné par le gouvernement péquiste en 2013. Au cours de la dernière assemblée du conseil municipal, une mise à jour du projet a été effectuée par Sylvie Lepage, directrice adjointe à l’aménagement du territoire et chargée de projets pour ce dossier à Ville de La Tuque. Depuis 2009 C’est en 2009 qu’est signée l’entente de partenariat entre Ville de La Tuque et le conseil des Atikamekw de Wemotaci pour le développement du projet et la création d’une société en commandite. En juin 2010, le projet est sélectionné par Hydro-Québec distribution dans les petits projets hydroélectriques : 13 projets sont retenus sur 31 déposés au Québec. En juillet 2014, le projet ressuscite après avoir été abandonné par le gouvernement péquiste, un an plus tôt. La reprise de l’étude d’avant-projet avec Hydro-Québec Trans-Énergie est effectuée au printemps 2015. Des études sont effectuées pour le relancer. En mai 2016, de nouvelles études sont effectuées sur les variantes et déterminent les nouveaux coûts du projet. D’abord prévu à 95M$, l’actualisation des coûts le chiffre à 122M$. D’octobre 2016 à octobre 2017, on effectue la recherche de troisième partenaire financier éventuel, possédant l’expertise dans les énergies renouvelables. Ce partenaire sera Kruger Énergie inc. Si le projet se concrétise, la mini centrale sera située à 100 km à ouest de La Tuque et 40 km au sud-ouest de Wemotaci. Dans l’échéancier de projets, on espère un dépôt d’étude d’impact en environnement en 2018. On vise également que les audiences publiques du BAPE se fassent au début de 2019, puis, que les autorisations gouvernementales soient données en mai de cette même année. Finalement, l’échéancier du projet prévoit qu’entre la fin de 2019 et 2021, seraient effectuées la construction et la mise en service commerciale de la mini centrale Manouane Sipi. La société en commandite Manouane Sipi est formée par le conseil des Atikamekw de Wemotaci et Ville de La Tuque, qui possèdent chacun 30 % des actions, alors que par Kruger Énergie inc, en détient 40 %. Le projet avait été présenté à la population de Wemotaci en juillet 2016. Le barrage par enrochement de 25 mètres n’affectera aucune propriété; on sait qu’une zone d’ennoiement de 0,3 km carré, découlera de sa construction. 8,6 cents du kWh En 2010, le tarif de base d’achat d’électricité par Hydro-Québec prévu pour Manouane Sipi se chiffrait à 7,5 cents par kWh. «Le taux actuel est situé à 8,62 cents jusqu’à la date de mise en service. Après cela, il y aura une indexation pour le tarif d’électricité à 2,5 % pendant 20 ans. Le contrat de 20 ans avec Hydro-Québec Distribution sera ensuite renouvelé pour 20 ans», indiquait Mme Lepage. On apprenait que, jusqu’à présent, 1,7M$ ont été investis par la corporation Manouane Sipi dans le projet. Dans le cadre de prochaines études d’impact, des séances d’informations détailleront davantage le projet. Dans le document présenté en 2012, déjà, on indiquait que la petite centrale serait équipée de deux groupes turbine-alternateur d’une puissance installée de 20 mW, soit une capacité de production capable de desservir 5000 résidences. L’estimation maximale des coûts du projet, de 122M$, prévoit un montant de 75M$ pour le financement de la dette pendant 20 ans, 8M$ injecté par Ville de La Tuque, 8M$ par Wemotaci ainsi qu’à 31M$ qui sera investi par Kruger Énergie. Kruger complètera le montage financier selon le coût total du projet. «Ville La Tuque de assumera pas plus de risques que le montant de 8M$ qu’elle aura investi. On est allé chercher un troisième partenaire qui est Kruger Énergie, qui va prendre le risque du dépassement de coûts», a assuré le directeur général de Ville de La Tuque, Marco Lethiecq. La ville pourrait retirer 480 000 $ par année (6 % du capital investi pour chaque investisseur). «On parle de 33,3M$ de revenus sur 40 ans, avec une moyenne annuelle de 830 000$», estime Mme Lepage, qui précisait toutefois qu’on aurait plus de détails lors une prochaine assemblée d’information sur le sujet. Si le coût du projet est moindre que les 122M$ prévus, la rentabilité sera meilleure. Le but du projet, créé en 2010 par La Tuque et Wemotaci, était de générer de nouvelles sources de revenus pour les deux communautés.