Main d’oeuvre : une situation prise au sérieux

Le directeur du Service de développement économique et forestier (SDÉF) de Ville de La Tuque, Patrice Bergeron, prend la situation de la pénurie de main-d’oeuvre très au sérieux.

«Le problème n’est pas unique à La Tuque, mais il est présent partout au Québec», nuance-t-il.

Voilà pourquoi Choisir La Tuque, régi par le Carrefour emploi Haut-St-Maurice, est présent dans différentes foires de l’emploi, comme celle tenue récemment à Montréal.

«Il faut continuer à y être présent. On vit un phénomène désolant, les régions se dévitalisent au profit des grands centres comme Québec ou Montréal », insiste M. Bergeron.

Une opinion que partage Karine Pérusse directrice du CJE : «Si on réussit à obtenir le financement, ce qu’on veut faire, c’est procéder à l’embauche d’une ressource additionnelle pour aller encore plus de salons». Elle souhaite faire davantage de maillages avec les cohortes d’étudiants dans des domaines où on a besoin de main-d’œuvre.

On pourrait même remettre en place des bourses versées aux candidats qui viennent passer des entrevues en vue d’obtenir un emploi à La Tuque, pour payer, par exemple, des frais de déplacement.

Proactif, Choisir La Tuque pourra faire une tournée des attraits de La Tuque avec les candidats afin de leur faire découvrir et apprécier la ville et les facilités.

Le CJE propose aussi Place aux jeunes, destinée à faire venir des jeunes diplômés en région.

Il est possible d’attirer de la main-d’œuvre de qualité à La Tuque. M. Bergeron mise beaucoup sur la promotion de la qualité de vie offerte en Haute-Mauricie pour attirer les jeunes familles désireuses d’y travailler.

Selon lui, il faut répéter la proximité d’installations telles le club de golf, la piste cyclable, le centre de ski.

«Ça va prendre la collaboration des gouvernements pour nous aider à renverser la vapeur», croit-il, cependant.

Patrice Bergeron croit aussi au potentiel qu’offre l’ancienne école Marie-Médiatrice. «La présence du collège Shawinigan à La Tuque est importante», affirme celui qui pense qu’on doive bonifier encore davantage les formations offertes.

Selon lui, les employeurs pourraient aussi trouver leur salut avec l’arrivée d’autochtones dans les entreprises locales, une ressource qui pourrait s’avérer fort précieuse.

La directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie du Haut-Saint-Maurice (CCIHSM), Karine Rochette va dans le même sens. Des besoins criants en main d’oeuvre, notamment dans des métiers tels la soudure et la mécanique ont été exprimés par l’industrie. Puisqu’on ne parvient pas à trouver de finissants pouvant combler ces postes, on regarde du côté des Atikamekw qu’on pourrait former pour devenir de précieux aides.

Sinon, on regarde aussi loin que les Philippines, où de la main d’oeuvre pourrait être importée afin de satisfaire les besoins des entreprises, qui, autrement, pourraient en venir à restreindre leurs activités, faute de travailleurs. Elle mentionne qu’une aide est disponible pour les six Chambres de commerce de la Mauricie qui veulent venir en aide à leurs membres en recherche de main-d’œuvre spécialisée et on compte bien s’en servir.

En poste depuis quelques mois, elle était loin de se douter, à son arrivée, que le sujet de la main d’oeuvre chez ses membres viendrait occuper une partie importante de son agenda.