L’ultramarathonienne Caroline Côté : de Natashquan à Montréal, en passant par La Tuque
DÉFI. Dans le cadre de l’expédition ÉlectrON, l’ultramarathonienne Caroline Côté était de passage en Haute-Mauricie, ce lundi. À l’invitation d’Hydro-Québec, elle relève, depuis le 4 avril, le défi de parcourir en solo la distance entre Natashquan et Montréal. Le but : parcourir les 2000 km du réseau électrique québécois, de la Côte-Nord à Montréal, tout en demeurant le plus près possible du réseau des lignes électriques ou d’installations d’Hydro. L’ultramarathonienne de 31 ans a utilisé la raquette, le ski, mais, en grande partie, a marché, tirant son traîneau, pour accomplir son parcours, pour suivre le chemin de l’électricité. L’électron met peu de temps à se rendre de la centrale hydroélectrique jusque dans nos foyers, mais Caroline Côté illustre bien l’étendue de cette distance. C’est en Haute-Mauricie qu’elle a opté pour le canot pour se rendre à Grand-Mère, en compagnie des frères Christian et Sylvain Marchand, deux employés latuquois d’Hydro-Québec qui comptabilisent huit Classiques de canot. Ils lui servent de guide, eux qui connaissent bien le cours d’eau. Ils sont partis ce matin (lundi). «C’est le même trajet que la Classique, mais on n’utilisera pas le même canot. On aura un canot d’expédition et on prendra une journée de plus», indique Sylvain Marchand. Ils assureront aussi le côté sécurité de cette portion de l’expédition. Ayant souffert de blessures et d’engelures aux pieds, Caroline Côté aura un peu l’occasion de les reposer à travers les trois jours d’expédition qui la conduisent au Centre-Mauricie. Par la suite, elle traversera le fleuve Saint-Laurent en kayak, avant de marcher et courir jusque dans la région de Montréal. «C’est possible d’utiliser l’aventure comme moyen de communication, estime Samuel Ostiguy, chef d’expédition. Ce qu’il y a de magnifique dans ce projet-là, c’est qu’il y a un message, une histoire, celle du Québec. C’est l’immensité du territoire, l’ingéniosité humaine, la détermination, le courage des gens qui travaillent sur ce territoire et des peuples qui l’habitent». Il a mis en évidence le facteur humain, à travers l’aide apportée par les employés d’Hydro-Québec, tout au long du parcours : «On voit Hydro-Québec comme une grosse machine insensible, à travers des portes closes. Mais les 20 000 personnes qui la composent travaillent jour et nuit, sans relâche, pour nous apporter quelque chose qu’on prend pour acquis, l’électricité». Se préparer «La préparation, c’est la moitié de l’expédition, n’hésite pas à rappeler Caroline Côté. Il y a la préparation physique, la préparation mentale, les cartes pour les GPS, ainsi que le travail de préparation pour le matériel vidéo». Un travail d’équipe a permis de bien orchestrer le tout. À son arrivée à Natashquan, les conditions étaient hivernales, mais le terrain, assez plat. Elle a apprécié les monts Valin et la centrale Bersimis, les terrains peuvent être difficiles et complexes, mais d’une grande beauté. C’est à son arrivée au Saguenay-Lac-Saint-Jean, à sa 8e semaine, qu’elle a goûté à des températures plus chaudes. Tout au long d’ÉlectrON, il lui a fallu apprivoiser la solitude. «Il y avait des périodes où j’étais sept jours toute seule et après, il y avait des rencontres de centrales (hydroélectriques). Des petits moments très forts, puis après, on revient au calme, sans personne à qui parler. Quand il y a un défi, chaque jour, tu es la seule à l’affronter», relate-t-elle. Parfois trempée, fatiguée, elle trouvait la force de poursuivre. «L’idée était de voir comment on peut mettre l’ensemble des pièces du casse-tête pour s’assurer que Caroline reste en sécurité, même si souvent elle est seule sur le terrain», fait ressortir Samuel Ostiguy. Comme si ce n’était pas suffisant, elle entend terminer son expédition par un marathon. Ainsi, Caroline Côté courra les derniers 42 km jusqu’à son arrivée, le 16 juin, au pont Jacques-Cartier, où bien des gens l’attendront. On se doute que le repos sera bien mérité après un aussi intense périple.