Louis Plamondon secoué par la mort de Jean Lapierre

POLITIQUE. La nouvelle de la mort du commentateur politique Jean Lapierre a assombri la journée du député Louis Plamondon qui l’a bien connu pour avoir cofondé avec lui et cinq autres députés, le Bloc Québécois, en 1990, à Sorel.

Par Louise Grégoire-Racicot

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«C’est terrible comment on peut partir vite, soudainement », a réagi le député Plamondon en se référant à l’écrasement d’un l’avion à bord duquel M. Lapierre avait pris place quelques heures plus tôt à destination des Îles-de-la-Madeleine.

«J’ai côtoyé longtemps Jean Lapierre, lui qui avait été un des rares libéraux à avoir évité la vague Mulroney en 1984, après avoir été ministre pendant un mois dans le cabinet Turner. Il était dans l’opposition comme moi en 1984. Il a rejoint le Bloc en 1990, déçu de l’élection de Jean Chrétien à la tête des libéraux. »

Jean Lapierre n’était pourtant pas souverainiste, se rappelle-t-il.

«Il croyait plutôt que par des pressions sérieuses, on pourrait changer le fédéralisme. On ne le sentait pas à l’aise quand le Bloc faisait une sortie. C’était un réformiste de constitution. Il voulait une meilleure distribution des pouvoirs. Pas un souverainiste ou un fédéraliste traditionnel. Mais il pensait comme Robert Bourassa ou Jean Allaire. D’ailleurs, ils étaient très proches. La preuve, c’est qu’il est retourné avec les libéraux quand Paul Martin a été élu chef du parti. »

Un très habile politicien

De tous les politiciens qu’il a fréquentés, Jean Lapierre était celui qui avait le meilleur sens du « clip », dit M. Plamondon.

« Dans l’opposition, il pouvait aussi bien ridiculiser quelqu’un par une phrase que le glorifier. Cela pouvait être dangereux mais aussi fort habile. »

Pourtant l’homme avait aussi du contenu, poursuit-il. « Il aimait débattre et se préparait bien pour le faire. »

Mais en 1992, avec l’Accord de Charlottetown, un projet de réforme constitutionnelle qui a avorté, il s’est retiré disant ne plus avoir le goût de faire de la politique. Il est allé travailler à la radio.

« Puis on l’a vu partout, dans les congrès libéraux, souverainistes ou fédéralistes et caquistes. Tous le saluaient parce qu’ils le respectaient. »

Les témoignages pleuvent

De nombreuses personnalités publiques ont réagi au décès de Jean Lapierre.

«C’est un homme qui était apprécié énormément et que j’appréciais énormément moi-même. Je suis sous le choc. Il s’exprimait toujours avec candeur et humour. Il entretenait de bons liens avec tous les membres des partis, peu importe les couleurs politiques. Je lui ai parlé dernièrement pour lui offrir mes condoléances pour son père. C’est terrible. Vraiment, je suis sidérée», Paule Brunelle, ex-députée bloquiste de 2004 à 2011 à Trois-Rivières.

«Nous avons perdu un des meilleurs analystes et vulgarisateurs du monde politique. Mes condoléances à tous les proches de Jean Lapierre.» -Robert Aubin, député fédéral de Trois-Rivières.

«Quelle tragédie! Mes pensées vont à la famille de Jean Lapierre et des membres de l’équipage de l’avion.» -Jean-Denis Girard, député de Trois-Rivières.

«Toutes mes sympathies aux parents et amis du chroniqueur Jean Lapierre qui nous a quittés trop tôt aujourd’hui.» -Marc H. Plante, député de Maskinongé.

«Nous n’entendrons plus avec sa voix et ses histoires : Salut Salut ! Triste nouvelle que celle du départ d’un gars exceptionnel. Mes sincères condoléances aux enfants et aux proches de Jean Lapierre et Nicole Beaulieu. Une pensée pour la mère de Jean.» -Pierre Karl Péladeau, chef du Parti québécois (PQ).

«Quelle tristesse! Nicole et Jean, deux passionnés de la vie. Je me rappelle des soirées inoubliables!» – François Legault, chef de la Coalition avenir Québec (CAQ).

«Mes pensées sont avec les membres de la famille Lapierre qui vivent une terrible tragédie. Le Québec perd une grande voix.» -Françoise David, députée de Gouin et porte-parole parlementaire de Québec solidaire.

«Sous le choc après le décès tragique de Jean Lapierre et de plusieurs de ses proches. Nos condoléances à sa famille durement éprouvée.» -Thomas Mulcair, chef du Nouveau Parti démocratique (NPD).