L’offre de Québec est insuffisante
FORET. Les 60 000 mètres cubes de bois par année offerts par Québec à Produits forestiers Mauricie (PFM) la semaine dernière sont nettement insuffisants pour garantir la viabilité d’un projet présenté l’automne dernier.
PFM doit mettre la hache dans un projet de 8 millions $, présenté au ministre des Forêts, de la faune et des parcs, Laurent Lessard, qui aurait maintenu 90 emplois en forêt et créé 40 nouveaux. Ces emplois liés au projet auraient été créés avec l’ajout d’un troisième quart de travail à la scierie de Rivière-aux-Rats.
Le directeur général de la Coopérative forestière du Haut-St-Maurice, Claude Dupuis, réagissait à l’annonce du gouvernement du Québec d’octroyer 60 000 m3 de bois par année, durant trois ans, à la scierie de Rivière-aux-Rats.
Il fallait donc un volume additionnel de bois pour effectuer cet investissement, mais devant l’offre insuffisante de Québec, PFM met la hache dans son projet.
«Une demande avait alors été transmise au ministre Laurent Lessard pour l’ajout de 150 000 m3 au volume de la garantie d’approvisionnement de la scierie. À cette époque, la possibilité forestière en Mauricie n’étant pas entièrement attribuée, le ministre disposait à peu de choses près du volume requis pour augmenter la garantie d’approvisionnement de la scierie au niveau demandé», explique M. Dupuis.
PFM explique qu’il doit avoir des certitudes quant aux approvisionnements et à leur durée, pour justifier l’investissement.
«Deux ingrédients essentiels qu’on ne retrouve pas dans la proposition du ministre. Le volume n’étant pas au rendez-vous, les deux partenaires dans Produits forestiers Mauricie, soit la Coopérative forestière du Haut-Saint-Maurice et Produits forestiers Résolu, n’ont d’autre choix que de faire une croix sur ce projet de modernisation de la scierie, aussi pénible ce choix puisse-t-il être», tranche M. Dupuis.
Il s’explique mal l’offre du gouvernement du Québec. « Il y a des gens au ministère qui ont fait des calculs et il y aurait 1,3 million de mètres cubes de bois disponibles en Mauricie. Le ministre a dit que ce bois devrait être utilisé pour des projets créateurs d’emplois. C’est exactement ce que nous voulions faire», plaide-t-il.
D’autant que le projet ne nécessitait pas de fonds publics : il aurait été financé de façon privée par l’entreprise.
Cela peut-il mettre en péril la survie de l’usine Rivière-aux-Rats ? «Pour l’instant, non, pense Claude Dupuis. Mais l’industrie du sciage fonctionne beaucoup avec des cycles. Actuellement on est dans un bon cycle mais si on ne se positionne pas bien, la rentabilité n’est pas à son comble». Un projet comme celui que préconise PFM aurait selon lui, contribué à consolider davantage l’usine de Rivière-aux-Rats.
Il se dit ouvert à une nouvelle rencontre avec le ministre Lessard afin de rediscuter de cette offre. «On a demandé une rencontre, on attend une réponse», a-t-il conclu.