Les travailleurs de la santé en débrayage

GRÈVE. Un peu partout en Mauricie, les travailleurs du secteur de la santé sont en grève aujourd’hui. Des lignes de piquetage ont été érigées près des établissements de santé.

Les dirigeants syndicaux de la CSN ont tenu des points de presse pour informer la population sur les demandes syndicales. Claude Audy, vice-président régional de la CSN craint la centralisation des services au détriment de certains établissements de santé. La question des demandes salariales a également été abordée.

«Il (le ministre de la Santé) centralise les services pour toute la population, soutient Claude Audy. Ça a un effet majeur sur toute la population. Les gens font la grève pour dire que ça n’a pas de bon sens ce qu’il nous fait, mais aussi pour dénoncer ce qui fait à la population».

«Les listes d’attente, les abolitions des services, les coupures de postes, un moment donné, il faut que ça arrête», soutient pour sa part Josée Fréchette, de l’Alliance du personnel professionnel et technique.

«Et c’est le privé qui en bénéficie, signale Nadine Lambert, vice-présidente de la FSSS-CSN. M. Leitao et M. Coiteux disaient que s’ils donnaient ce que les travailleurs veulent, il serait obligé d’appauvrir la population. Mais dans leurs réformes, déjà, ils appauvrissent la population. Pour qu’une société soit émergente, tous les économistes le disent, il faut investir dans les services sociaux, les services de santé, les services publics et bien traiter les travailleurs».

Recul salarial

Compte tenu des hausses du coût de la vie, cette dernière a affirmé que le gouvernement impose aux travailleurs recul salarial de 4 %. « On est déjà 7,2 % en arrière sur les travailleurs qui sont dans le réseau privé de secteurs similaires. Pour les deux prochaines années, on est encore plus affecté par l’ensemble des politiques libérales», fait remarquer Nadine Lambert.

«Avec 3 % sur 5 ans, ça n’a plus d’allure, c’est encore du recul. Ce qu’on demande comme augmentation, ce n’est pas du caprice, c’est du rattrapage salarial. 14,5 % sur trois ans, le calcul a été fait, c’est du rattrapage salarial», évalue Josée Fréchette.

Il ne faut pas penser qu’on gagne des millions dans le réseau de la santé et des services sociaux. La moyenne des salaires est de 23 000 $. Il ne faut pas nous voir comme des gens qui gagnent 60 $ l’heure. Ce sont souvent des gens qui gagnent 20 $ l’heure, souvent sur 7 jours, de jour, soir, nuit », poursuit Claude Audy.

Nadine Lambert reproche également gouvernement de demander aux syndiqués de faire encore plus, en moins de temps au détriment de la qualité des services. «Tout est minuté à la seconde près», fait-elle remarquer.

Impacts à La Tuque

Pour sa part, le président du Syndicat en soins infirmiers et cardio-respiratoires de La Tuque, Kenny Vachon, estime entre autres que cette réforme pourrait forcer les travailleurs de La Tuque à devoir aller travailler dans les établissements de Trois-Rivières.« S’il manque du personnel à Trois-Rivières, on peut se retrouver cédulé et devoir aller travailler à Trois-Rivières. On connaît tous les routes, en hiver, aller travailler une journée à Trois-Rivières et revenir travailler ici le lendemain, c’est un non-sens», déplore-t-il.

Des infirmiers et infirmières, préposés aux bénéficiaires, préposés à l’entretien, le personnel de bureau et des professionnels comptent parmi les travailleurs qui manifestent aujourd’hui.