Les souvenirs du vétéran Marcel Boudrault
LA TUQUE. Cognant à la porte du centenaire, Marcel Boudrault âgé de 97 ans est le dernier vétéran latuquois des Forces armées canadiennes à avoir traversé l’Atlantique lors de la Deuxième Guerre mondiale. Dans le cadre du jour du Souvenir qui sera célébré le 11 novembre prochain comme le veut la tradition, L’Écho est allé à la rencontre de ce grand homme dans sa demeure afin qu’il puisse partager ses souvenirs.
Alors que M. Boudrault est bien campé dans son fauteuil, c’est sa fille qui nous ouvre la porte pour nous accueillir. Cette journée était réservée pour prendre soin de son père.
« Viens t’asseoir pour jaser », nous lance le vétéran en montrant le divan libre.
C’est à l’âge de 18 ans que l’aîné de la famille Boudrault de 9 enfants s’est enrôlé dans l’armée. « J’ai été le seul de la famille à m’enrôler, mes frères étaient trop jeunes! C’est le gouvernement qui nous obligeait à nous enrôler. »
M. Boudrault a réalisé sa formation de trois mois à la base de St-Jérôme. Ensuite, le Latuquois a pris la direction de Farham pour une durée d’un an et demi, avant de faire partie d’un convoi qui a traversé l’océan Atlantique à la fin de l’année 1944.
« J’étais en Angleterre. J’avais étudié divers métiers comme celui d’électricien. On était prêt à partir au front si on nous le demandait. Avec toutes les piqûres qu’on recevait pour oublier, on n’avait peur de rien! Ça ne nous énervait pas si on devait aller au front. »
Heureusement pour le jeune homme de 20 ans, il n’a jamais eu à être déployé au front et il n’a vu aucune atrocité de la guerre. « Quand la guerre a fini, des camions se promenaient dans les camps pour annoncer la fin de la guerre. Je me souviens que tout le monde applaudissait. C’était la fête, le party avec le monde le soir. On est resté en Angleterre pour encore un 3-4 mois. On était libre de faire ce qu’on voulait. On a passé du bon temps. Disons que le jeune de 20 ans que j’étais avait le goût de s’amuser. Il manquait de bateaux pour rapatrier tout le monde au pays. La priorité était donnée aux gars qui revenaient du front. C’était bien normal. »
C’est en avril 1946 que le Latuquois a pris sa retraite des Forces armées. Il a fait partie de la Légion canadienne locale à compter de ce moment. C’est en 1947 que M. Boudrault a accepté la présidence de la Légion pour une première fois. Au total, il aura été président à quatre reprises. « À partir de ce moment-là, j’ai fait tous les postes qui existent à la Légion. Encore aujourd’hui, je me dis que je n’ai plus rien à faire dans la Légion, mais les autres anciens viennent vers moi. C’est flatteur! »