Les signatures massives montrent une grogne à Parent

INSATISFACTION. La conseillère municipale du secteur de Parent, Sylvie Lachapelle, n’a aucune difficulté à expliquer pourquoi 90 signataires se sont opposés aux trois règlements d’emprunt à Ville de La Tuque, mardi.

Absente du village depuis quelques jours pour des raisons personnelles, c’est à son retour à Parent, mardi en fin d’après-midi, qu’elle a appris la nouvelle sur le site web de L’Écho de La Tuque. « 90 signataires sur 350 résidents au total, c’est un très gros pourcentage», fait-elle observer.

D’abord étonnée par le nombre de signatures recueillies, Mme Lachapelle les a ensuite attribuées à une grande frustration vécue par les gens de ce quartier de La Tuque.

« Les gens sont choqués, quand ils voient l’argent dépensé pour ce type de projet alors que nous, on n’a absolument rien en termes d’infrastructures», poursuit cette propriétaire de l’hôtel Central, qui a recueilli beaucoup d’échos sur le sujet dernièrement.

Des projets qui ne se font pas

Des projets réclamés par le milieu comme la réfection du réseau d’aqueduc, le pavage des rues du village et un toit pour la patinoire sont, jusqu’à maintenant, restés lettre morte.

«On paie des taxes pour le Colisée, la piste cyclable, le ski, mais tout ça, on n’en profite pas», déplore également la conseillère municipale.

Le projet des rues, par exemple, consisterait en un total de 14 kilomètres de chemins à paver. «Les gens pourraient y faire du patin à roues alignées, l’été, ou jouer au tennis», propose-t-elle. Mais la crainte d’une taxe de secteur fait sourciller dans ce quartier malmené par une industrie forestière vacillante ces dernières années.

De toute évidence, affirme-t-elle, le pavage des rues de ce village ne serait pas un luxe : trous et bosses s’y côtoient. « J’aime presque mieux quand les touristes viennent nous visiter l’hiver que l’été. Là au moins, les trous dans les rues sont remplis», dit-elle en riant.

Des solutions pour les problèmes du réseau d’égout vécus à Parent ont été identifiées par Mme Lachapelle, soit une fosse septique communautaire ou des étangs aérés. Dans le cas de cette dernière alternative, puisqu’il faudrait travailler sous les rues, cela permettrait d’en profiter pour refaire le pavage.

Selon Mme Lachapelle, depuis que Parent est fusionné avec ville de La Tuque, des projets liés aux infrastructures ne sont plus subventionnables à 95 % de leur coût, mais à 85 %, puisque ce secteur appartient maintenant à une municipalité de plus de 10 000 habitants. Un élément qui souscrit à cette frustration des Parentois. Elle craint donc que cela puisse engendrer une taxe de secteur difficile à absorber.

«On aimerait un peu plus d’infrastructures pour les jeunes, d’autant plus qu’on veut attirer des familles à Parent», révèle Sylvie Lachapelle. Une monitrice s’occupe d’animer les enfants, l’été alors que l’animation en hiver se fait via les bénévoles du comité de loisirs.

Plusieurs concitoyens lui ont aussi confié que le fait d’être fusionné à un centre situé à 300 km n’a rien d’évident.