Les signalements en hausse dans la région

Contrairement aux données provinciales qui indiquent une légère diminution, la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) de la Mauricie/Centre-du-Québec rapporte 9531 signalements en 2020-2021, ce qui représente une hausse de 357 signalements dans la région.  Du nombre, 3590 ont été retenus.

C’est à Trois-Rivières que s’est fait le plus grand nombre de signalements, soit 2326. Le RLS de l’Énergie a traité 1400 signalements, tandis que les RLS du Haut-Saint-Maurice, de Maskinongé et de la Vallée-de-la-Batiscan ont respectivement traité 268, 447 et 175 signalements.

Parmi les signalements retenus, 23,5% concernaient des cas de négligence, 21% de l’abus physique, 16,1% de mauvais traitements psychologiques et 15,7% pour un risque sérieux de négligence. Les signalements retenus pour négligence sont également supérieurs à la moyenne provinciale qui s’établit à 21,3% des signalements.

La Direction de la protection de la jeunesse de la Mauricie/Centre-du-Québec a réalisé 3417 évaluations en 2021. Par ailleurs, près de la moitié de ces évaluations (48,7%) laissent considérer que la sécurité ou le développement de l’enfant est compromis.

La majorité des signalements proviennent d’organismes publics de la région (36,2%).

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) déplore que la Mauricie/Centre-du-Québec soit l’une des régions avec le plus haut taux de signalement par 1000 enfants (34% au régional comparativement à 23% au provincial). Le syndicat souligne également que les conditions de travail en centre jeunesse continuent de créer de l’exode dans les milieux de travail.

« Dans l’équipe de l’application des mesures qui couvre Trois-Rivières et Bécancour-Nicolet-Yamaska, la moyenne d’ancienneté est de 6 mois. Dans le passé, il fallait plus de 8 ans d’ancienneté pour obtenir un poste dans la région de Trois-Rivières et actuellement, c’est moins de 2 ans. Une énorme partie de l’expertise qui faisait la fierté de la protection de la jeunesse dans la région a quitté ce domaine », fait remarquer le syndicat.

« L’augmentation des signalements devrait nécessiter annuellement une révision des sommes investies en première ligne et en deuxième ligne. Quand rien n’est investi, l’écart se creuse encore et cela créera une pression toujours plus insoutenable pour nos membres. (…) Ça prend un sérieux coup de barre à la protection de la jeunesse », plaide l’APTS. (M.E.B.A.)