«Les prolongations, c’est fini» – Chef Paul-Émile Ottawa

Ce sont des exigences incontournables qu’ont mises de l’avant les trois communautés atikamekws, d’Opitciwan, de Manawan et de Wemotaci avant que d’accepter le report demandé par le gouvernement dans le dossier des négociations bilatérales.

Les chefs Paul-Émile Ottawa, David Boivin et Christian Awashish ont exigé au nom de leurs membres, trois choses bien précises. En premier lieu, on demande que les négociateurs du gouvernement aient le mandat de négocier les aspects financiers, retombées économiques et redevances, ainsi que la délimitation du territoire (francs alleux)», peut-on lire dans un communiqué conjointement par les trois communautés et Atikamekw Sipi, le conseil de la Nation atikamekw.

En l’absence de tels mandats, rien ne pourra avancer estiment les chefs qui ont exigé également que le gouvernement assume la responsabilité des coûts associés à ce report et qu’un plan de travail précis soit mis sur pied à la table politique pour assurer le suivi des négociations d’ici octobre.

«Du point de vue de la Nation Atikamekw, le report de la date du 21 juillet ne peut être considéré qu’autre chose qu’un aveu d’échec de la part du gouvernement. Les négociations n’avancent pas et le lien de confiance s’est passablement aminci», précise Justin Meloche, responsable des relations avec les médias.

«Le gouvernement ne fait qu’alimenter la grogne dans nos communautés. Les prolongations, c’est fini. Nous voulons maintenant des résultats concrets à la hauteur d’une entente entre nations», tonne le chef Paul-Émile Ottawa du Conseil des Atikamekws de Manawan. «À ce jour, c’est de la poudre aux yeux. Le gouvernement devra donner des mandats clairs à son équipe de négociation», précise quant à lui, le chef David Boivin du Conseil des Atikamekws de Wemotaci. «En parallèle des négociations, nous envisageons maintenant les possibles mesures d’actions d’affirmation du territoire», a déclaré le chef Christian Awashish du conseil des Atikamekws d’Opitciwan.

«Depuis l’été dernier, nous essayons de faire avancer les choses. C’est une troisième demande de prolongation. On veut bien donner la chance au coureur. On veut favoriser le dialogue. On veut du développement économique, on veut du beurre dans les assiettes de nos membres. Ce n’est pas l’entente de gré à gré concernant l’entretien de la route 25 qui va sortir ma communauté des difficultés», martelait le chef David Boivin en référence à l’annonce de cette entente qui devait pallier l’abandon de Manouane Sipi. «En attendant, on regarde nos stratégies. On va devoir travailler pour ficeler tous les dossiers et on est prêts pour cela».