Les Premières Nations Anicinabek, Atikamekw et Innue s’unissent pour défendre leurs droits et titres ancestraux

PREMIÈRES NATIONS. Les Chefs de la Nation Innue, de la Nation Atikamekw et certaines communautés Anicinabek ont annoncé aujourd’hui la création d’une Coalition Politique Innue Anicinabek Atikamekw (CPIAA) qui vise à unir les forces dans l’affirmation des droits et titres ancestraux, notamment ceux visés par le territoire de la Convention de la Baie James et du Nord québécois (CBJNQ) et la Convention du Nord-Est québécois (CNEQ).

«Les Chefs de la Coalition veulent unir leurs voix afin de mieux informer leurs frères et sœurs cris, inuits et Naskapis, ainsi que les Québécois et les Canadiens au sujet de l’expropriation unilatérale subie lors de la signature des Conventions de la Baie James et du Nord Québécois et du Nord-Est québécois», est-il écrit dans une Déclaration signée par les Chefs à quelques jours du quarantième anniversaire de la signature de l’entente de principe de la CBJNQ (15 novembre).

Après la signature de l’entente de principe, le 11 novembre 1975, fut conclue une entente finale prévoyant une large autonomie politique et administrative pour les communautés cries et inuites et leur reconnaissant des droits exclusifs de chasse, de pêche et de piégeage sur des territoires de 170 000 km², ainsi que des compensations financières à court et à moyen termes. Dans la loi de mise en œuvre de la Convention (Loi sur le règlement des revendications des autochtones de la Baie James et du Nord Québécois, S.C. 1976-77, ch. 32), adoptée par le Parlement fédéral et connue sous le nom de « Bill C-9 », une clause élargit l’extinction des droits à tous les peuples autochtones sur le territoire visé par la Convention, même ceux n’étant pas signataires de l’entente, causant ainsi un préjudice direct aux Premières Nations Anicinabek, Atikamekw et Innue dont des parties de leurs territoires ancestraux chevauchent le territoire de la CBJNQ.

Depuis, ces Premières Nations ont toujours contesté la légalité de cette clause, tout en conservant un lien substantiel et continu avec leur territoire ancestral touché. Elles n’ont également jamais pris part aux négociations ayant mené à ces ententes, ont été exclus de ces négociations et n’ont jamais consenti à l’extinction de leurs droits sur leurs territoires ancestraux.

« Les Cris et les Inuits ont conclu un traité moderne qui leur reconnait des droits importants sur un vaste territoire, mais d’autres Nations avaient aussi des droits ancestraux sur une partie de ces territoires. L’extinction unilatérale souhaitée de nos droits était une grave erreur à l’époque. Les gouvernements doivent maintenant la corriger », d’affirmer le Chef du Conseil des Atikamekws d’Opitciwan, Christian Awashish.

Les Chefs signataires de cette Coalition affirment leur volonté de travailler ensemble pour contester la clause d’extinction des droits sur le territoire des Conventions.