Les pompières du Lac-Édouard

PORTRAIT. Alors qu’on dénombre seulement qu’une centaine de pompières au Québec, c’est le féminin qui l’emporte à la caserne d’incendie du Lac-Édouard qui réunit quatre femmes et trois hommes au service de la municipalité. Entrons dans l’univers de Moly Martel Coté, Madyson Martel Côté, Sandra Martel et Isabelle Jomphe, quatre pompières qui ne laissent pas leur place dans un monde marqué par les hommes.

Par Camille Bouchard.

L’aventure des  quatre femmes a débuté il y a trois ans alors que la municipalité du Lac-Édouard était à la recherche de pompiers volontaires  et désirait démarrer une formation pour les intéressés. Pour les quatre femmes, devenir pompières volontaires était une suite logique des choses puisqu’elles étaient déjà premières répondantes pour le service d’incendie. Grandement motivées, elles se sont donc inscrites à la formation et recruté les deux membres manquants pour le départ de la cohorte.

Cette dernière est divisée en deux portions, soit la partie théorique donnée par le directeur du service d’incendie de La Tuque, Serge Buisson, et la partie pratique présentée par le chef de division aux opérations du service de prévention des incendies, André Vézina. « Grâce à cette formation, nous pouvons appliquer les connaissances obtenues durant les plans d’interventions et être toujours à jour. En plus, nous pouvons travailler dans n’importe quelle caserne », indique Moly.

Ces acquis leur ont fourni les outils nécessaires afin de réagir efficacement aux différentes situations qui leur ont été imposées  dans leur parcours. «Jusqu’à présent, nous avons dû  intervenir lors de feux de cheminée, faire un sauvetage en forêt  et nous rendre sur les lieux d’accidents. Le plus difficile est lorsque des victimes sont impliquées, nous ne savons jamais dans quel état nous les trouverons», indique Isabelle.  

Malgré les nombreuses heures de formation et les exigences physiques et psychologiques importantes de la profession, les  quatre représentantes du Lac-Édouard n’ont pas froid aux yeux et atteindront en mai prochain leur objectif: devenir officiellement pompière volontaire.

 En plus de ces exigences, ce travail occasionne également d’autres défis  en raison de son irrégularité. «Contrairement aux pompiers de La Tuque, nous ne sommes pas de garde durant des séquences de  huit heures, nous sommes sur appel. Avec chacune notre emploi et notre vie personnelle, il faut être en mesure de s’ajuster», souligne Moly.  

Les quatre femmes sont toutefois unanimes: être pompière comporte son lot de bénéfices. «Personnellement, ce travail nous a complètement transformés. À présent nous sommes capables de donner des conseils pratiques aux autres et d’assurer nous-mêmes davantage notre sécurité», assure Madison.

Pompière ou pompier, à la caserne du Lac-Édouard on ne fait pas la différence. Fous rires et plaisir sont d’ailleurs garantis  en raison de la complicité qui unit les membres de l’équipe. «Moly et Madison sont mes filles et Isabelle mon amie, ça crée donc une chimie de groupe qui sort des limites de simples collègues de travail», termine Sandra.