Les offres acceptées à 92 %
C’est à 92 % que les 125 travailleurs de l’usine de Produits forestiers Résolu de Rivière-aux-Rats ont accepté l’entente de principe intervenue plus tôt cette semaine.
Ils mettent ainsi un terme à une grève déclenchée le 16 septembre dernier, qui aura duré près de trois semaines.
Comme on le savait, c’est la question salariale qui était au centre du litige pour le renouvellement de la convention collective, échue depuis 2015. Les travailleurs obtiennent des hausses salariales de l’ordre de 20 %, sur quatre ans, qui pourraient atteindre 26 à 27 % sur sept ans, en cas de prolongation.
Pour les dirigeants syndicaux, il s’agit d’un important rattrapage, conséquent à des concessions qui avaient été effectués ces dernières années, alors que l’industrie forestière était moribonde.
« Ce n’est quand même pas rien. Dans les deux premières années, dont la première se termine en novembre de cette année, on va chercher 11 % tout de suite en partant, a indiqué Herman Martel, président du syndicat de la scierie de Rivière-aux-Rats. On se rappelle qu’on avait donné 10 % en 2010 donc, on se ramène pratiquement à la même table où on aurait dû être».
M. Martel a parlé d’un règlement qui s’est rarement vu dans l’industrie forestière. « C’est vrai que ça ne s’était pas vu baisser de salaire autant», a-t-il concédé.
« Vous avez démontré une belle unité et une colonne vertébrale. Vous êtes allés chercher le respect de l’employeur et ça vaut beaucoup plus que bien des augmentations salariales. Et le rapport de force que vous avez développé a été partagé avec toute la population. On le sentait sur la ligne de piquetage, notamment avec les gens qui klaxonnaient», a lancé Paul Lavergne, président du conseil central à la CSN, aux travailleurs.
Les salaires moyens devraient augmenter de 2 $ l’heure environ.
Herman Martel a tenu à souligner la sagesse de ses membres et le fait que le débrayage se soit tenu dans le respect et les règles de l’art.
«C’est maintenant au tour du gouvernement et de Produits forestiers Résolu de s’entendre et de rendre possible le projet d’investissement de 17 M$ annoncé en septembre dernier. Le syndicat et la FIM-CNS sont prêts à mettre l’épaule à la roue mais il faut vite passer de la parole aux actes concrets, » pense pour sa part Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière à la CSN.
Les travailleurs sont satisfaits
Les travailleurs rencontrés sur place par TC Media étaient visiblement heureux de la tournure des événements après ces quelque trois semaines de grève.
« C’est certain que ça aurait pu être mieux, mais dans les conditions actuelles, c’est bon. On avait un bon rattrapage à faires, mais avec ce qu’on vient de gagner dans les dernières journées, on va rechercher de l’argent plus vite. Avec ce que Résolu nous offrait, ça n’allait qu’à la fin de 2017, alors que là, on débute notre rattrapage en 2015», résume un travailleur, Denis Veillette.
Un optimisme partagé par deux autres travailleurs, Gilles Villeneuve et Marc Marchand.
« Ça beaucoup d’allure. Jusqu’en 2019, on verra après, ce qui va arriver», pense M. Marchand.
Comme plusieurs, ce dernier attend les détails du projet de modernisation de 17 M$ qui a été annoncé en septembre.
« On va voir ce que ça va nous donner à long terme. S’ils ne le font pas (le projet), qu’est-ce que ça va nous donner de plus ? On verra ce que dira l’avenir. Ce qui est important, c’est de travailler les deux groupes ensemble», ajoute Gilles Villeneuve.