Les gens d’affaires énoncent leurs priorités au Premier ministre

ÉCONOMIE. La communauté d’affaires Haut-St-Maurice a reçu, sous l’égide de la Chambre de commerce et d’industrie du Haut-St-Maurice, le Premier ministre du Québec, Philippe Couillard.

Bien évidemment, il a été question d’économie. Dans un premier temps, la copropriétaire de Pro Mec Élite, Sylvie Langlais, a relevé d’importants besoins en main-d’œuvre pour les entreprises régionales, précisant qu’on devra trouver des moyens pour inciter les jeunes et les immigrants à s’établir dans les régions.

« Quand on se promène chez les entrepreneurs, le premier défi qu’ils relèvent, c’est le besoin de main-d’œuvre, bien avant d’autres choses»,  confirme M. Couillard.

L’emploi, l’entrepreneuriat, mais également les institutions d’enseignement en région doivent être soutenus : « il faut voir comment on peut augmenter le choix de formation offerte en région».

Quant à lui, le président du conseil d’établissement de l’École forestière de La Tuque, Claude Boutin, a demandé au premier ministre la mise en place d’un programme de récolte forestière liée à la biomasse.

«Nos jeunes sont pas formés pour aller à la biomasse à l’heure actuelle (…) Aucun programme n’existe au Québec actuellement et on voudrait qu’à La Tuque on soit les premiers à l’établir», a lancé M. Boutin.

D’ailleurs, le directeur de la Société de développement économique et forestier de La Tuque, Patrice Bergeron, a demandé l’appui du gouvernement du Québec pour attirer d’importants investisseurs étrangers nécessaires à la réalisation du projet d’usine de biomasse.

Il semble avoir trouvé une oreille attentive poiur l’avancement du dossier de la biomasse forestière en Haute-Mauricie. «Julie (Boulet) a appliqué une énergie sans faille là-dessus, elle s’est assurée que ça avance», a indiqué le Premier ministre.

Tout comme Québec l’a fait dans le passé avec l’hydroélectricité, est-ce que le Québec a l’intention de se positionner comme un leader mondial dans la production de carburants renouvelables à base de biomasse?», lui a également demandé le président de BELT.

« C’est écrit en toutes lettres dans la politique énergétique que M. Arcand a déposée. On veut augmenter l’utilisation de biocarburants avec la biomasse au Québec. C’est logique, on a la ressource pour le faire », assure M. Couillard.

Le chemin pour y arriver est nouveau, pense Philippe Couillard, qui croit qu’il faut y aller avec prudence, mais détermination.

La question du bois d’oeuvre préoccupe particulièrement le président du syndicat des employés de l’usine de Produits forestiers Résolu de Rivière-aux-Rats, Herman Martel, qui a fait part de ses inquiétudes.

« Avec l’entente sur le bois d’oeuvre qui est tombée, le gouvernement fédéral ne semble pas vraiment soutenir le Québec dans la démarche (…) le gouvernement du Québec poussera-t-il le gouvernement fédéral à faire quelque chose ?», a-t-il demandé.

«Personne ne connaît encore le niveau des tarifs, mais on ne serait pas surpris qu’ils soient élevés», affirme le Premier ministre, qui espère que la négociation portera des fruits.

« Une chose que je veux répéter, on va être là à partir du jour un, pour soutenir nos travailleurs et nos entrepreneurs. On l’a déjà dit, on va avoir un programme de garanties de prêts. On connaît exactement chacune des scieries, dans chacune des régions, incluant la vôtre, les besoins, la situation. On va être prêts à intervenir», souffle M. Couillard qui veut continuer à faire des pressions sur le fédéral.

Tourisme

Parlant au nom de la Fédération des Zecs du Québec, dont il est vice-président, le président de la Zec Wessonneau, Pierre Gélinas, a demandé une visibilité accrue pour les Zones d’exploitation contrôlées.

«Le problème que nous avons, ce n‘est pas au niveau des employés, c’est au niveau de la relève, la clientèle. Nos pêcheurs et nos chasseurs vieillissent (…) il faut publiciser le fait que les Zecs sont capables de recevoir les familles», a-t-il exposé.

« On a récemment déposé 70 M$ pour accompagner des stratégies de développement touristique, en nature et aventure, tourisme hivernal et le tourisme événementiel», a rapporté la ministre du Tourisme et députée de Laviolette, Julie Boulet. Elle a invité les organismes intéressés à déposer des projets.

Téléphonie cellulaire

Connu pour son implication dans le dossier de la téléphonie cellulaire sur la route 155, le maire de La Bostonnais, Pierre-David Tremblay a effectué un rappel au Premier ministre a ce sujet.

«Pour l’internet haute vitesse, il y a une enveloppe de 100 M$. On sait très bien que 100 M$ ne seront pas assez pour couvrir toutes les régions rurales. On fait un premier appel de projets et si, dans chaque projet qui sera retenu, on peut faire un bout de cellulaire en même temps, on va le faire. Mais il faut que je rappelle que la téléphonie cellulaire, c’est une responsabilité fédérale», a nuancé Philippe Couillard.

Québec sera prêt à participer à un tel projet, mais une fois que le principal acteur (le gouvernement fédéral) aura injecté de l’argent. « Pour la 155, ça ne prend pas des ressources énormes pour amener le cellulaire de La Tuque à Chambord. Il faut calculer le nombre de tours, on en a fait, des tours, ailleurs, on sait combien ça coûte, on est capable de le faire. Le jour où le fédéral dira «ok, on va faire la 155» debout à l’autre, voici ce qu’on met. Le gouvernement du Québec est-il capable d’en mettre un peu ? La réponse sera oui».

Démographie

Le promoteur immobilier René Allard s’est inquiété, pour sa part, sur le déclin démographique que vit La Tuque. «2016 s’est terminée avec 200 résidents de moins dans notre ville», regrette-t-il demandant au Premier ministre s’il n’avait pas un lapin dans son chapeau pour renverser cette tendance.

Une solution qui, selon M. Couillard tourne autour de la création d’emplois et l’entrepreneuriat. «On est là pour les soutenir».

Exode de capitaux

La présidente de la Chambre, Mélanie Ricard, est allée parler d’exode de capitaux. « Les gens partent d’ici et vont magasiner à Trois-Rivières ou à Québec. De plus en plus, on a le défi du magasinage en ligne, d’entreprises qui ne sont pas québécoises et qui ne perçoivent pas les taxes», exprime-t-elle.

Une partie de la solution dépend de la fiscalité. «Il faut que le commerce au détail soit soutenu pour le développement du commerce en ligne. On a fait une annonce avec le Conseil québécois du commerce de détail pour amener nos détaillants à être plus actifs dans la mise en ligne de leurs services et produits», a aussi défendu M. Couillard.