Les CLD se mobilisent pour leur survie

ÉCONOMIE. Les 120 Centre locaux de développement (CLD) maintiennent plus que jamais leur pertinence et leur expertise devant la population, mais surtout le gouvernement. En réaction à la menace d’amputer leur budget de 50%, ils lancent une campagne web «Jamais sans #monCLD».

À l’issue de leur rencontre stratégique à Québec, «Le gouvernement joue habilement ses cartes par la division en faisant porter l’odieux de sa vision par les municipalités, en prétendant que leurs associations ont demandé l’abolition des CLD», soutient Yves Maurais, président de l’ACLDQ.

«En fait, selon notre compréhension, elles souhaitent plutôt conduire leur destinée avec les moyens adaptés pour orchestrer les services sur le terrain, selon les spécificités locales», poursuit-il.

Les représentants des CLD réitèrent les dangers qui guettent les régions advenant un transfert du développement local aux MRC, et ce, sans que les moyens financiers ne suivent :

• La perte d’expertise sur le terrain

• Une hausse des taxes municipales pour maintenir les services

• Une géométrie variable accentuée des services selon les régions

• Un abandon des entreprises et des entrepreneurs dans leur projet de démarrage ou de croissance

• Un effet négatif sur la création d’emplois partout au Québec

• Une perte de la sensibilisation à l’entrepreneuriat

«Nos budgets sont surtout attribués aux interventions sur le terrain, dans les entreprises, pour soutenir l’économie. Attention de ne pas couper dans les services directs en pensant couper dans une structure», précise M. Maurais.

Campagne «Jamais sans #monCLD»

L’ACLDQ a lancé une campagne de sensibilisation 2.0 visant à interpeller la population, les entrepreneurs, les élus, mais aussi les 1 350 professionnels et 3 000 bénévoles qui forment le réseau des CLD et leurs partenaires pour contrer activement ce qui se dessine. Déjà, des centaines de témoignages ont été recensés.

«Jamais sans #MONCLD est là pour rappeler l’importance de maintenir l’expertise locale, la connaissance des enjeux locaux et la neutralité des décisions par des professionnels», insiste M. Maurais. «Il faut surtout contrer la démotivation de nos troupes, de nos bénévoles, et des entrepreneurs qui doivent pouvoir compter sur une équipe d’experts pour les aider à réaliser leur rêve», renchérit le président de l’ACLDQ.

L’ACLDQ prévient le gouvernement sur les impacts négatifs d’un discours qui mine les efforts en matière d’entrepreneuriat au Québec, alors qu’il s’est fait élire sur la base d’une économie et des régions fortes.