Les Atikamekws sont insatisfaits et de la réaction du premier ministre
REVENDICATIONS TERRITORIALES . Selon Le Grand Chef Constant Awashish et les Chefs Christian Awashish (Opitciwan), Jean-Roch Ottawa (Manawan) et David Boivin (Wemotaci), les commentaires du premier ministre Philippe Couillard, sont très décevants.
«On nous lance les mêmes phrases creuses qu’on nous sert depuis des décennies. Le premier ministre doit comprendre que nous sommes sérieux et que nous réclamons des engagements fermes et immédiats », a déclaré le Grand Chef, Constant Awashish.
« Le premier ministre se trompe s’il pense que la récente décision de la Cour suprême reconnaissant un titre ancestral à une Première Nation de la Colombie-Britannique ne s’applique pas au Québec. Les Atikamekw possèdent, eux-aussi, un titre ancestral que le gouvernement du Québec doit respecter. Nous allons prendre tous les moyens pour nous en assurer », a ajouté le Chef des Atikamekw d’Opitciwan, Christian Awashish.
Le Chef de Manawan, Jean-Roch Ottawa, ne tourne pas le dos à l’emploi des grands moyens si Québec ignore les Atikamekws. « Notre objectif n’est pas de créer des conflits. Notre déclaration est avant tout une affirmation de nos droits et intérêts. Nous souhaitons trouver des solutions par le biais des négociations. Mais si la porte du gouvernement est fermée, ou seulement entrouverte, nous n’aurons d’autres choix que de nous tourner vers d’autres moyens», a-t-il laissé planer.
« Comment le premier ministre peut parler de relations de Nation à Nation, alors qu’il ne nous a encore jamais rencontré, qu’il ne répond pas à nos demandes et que son gouvernement a pourtant engagé des discussions avec les municipalités sur un projet de redevances? Le gouvernement n’a pas le droit de parler de redevances avec les municipalités tant qu’il ne s’est pas entendu avec nous, les détenteurs du titre », a, pour sa part, affirmé David Boivin, Chef de la communauté de Wemotaci.
S’attendant à des réponses plus concrètes et satisfaisantes, le Grand Chef Constant Awashish a mis en garde le premier ministre : « La Constitution s’applique à toutes les provinces, dont le Québec. Les lois de la province risquent de se voir invalidées si le conflit qui se dessine n’est pas pris au sérieux. La discussion sur la constitution canadienne ne pourra se faire sans notre voix ».
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